On les dit moins engagés, désintéressés de la politique. Les jeunes sont souvent pointés du doigt pour leur apathie politique apparente. Pourtant, la réalité est loin d'être aussi morose.  

L'intérêt des jeunes en politique est souvent mesuré par leur taux de participation aux différentes élections. De ce côté-ci, il semble que le profond déclin observé en 2008 ait été résorbé par la suite. En effet, le taux de participation aux élections de 2012 comme de 2014 a été sensiblement le même que celui des élections de 2003 et 2007. Si l'on se réfère cependant aux cinquante dernières années, le déclin de la participation des jeunes est indéniable.  

S'engager et montrer l'exemple  
Pourtant, on trouve encore des jeunes prêts à s'engager en politique, des jeunes qui pensent qu'ils ont une place à occuper et une voix à faire entendre. C'est le cas de Patrick Ramsay, président de l'aile jeunesse du Mouvement lavallois.  

Élu en août 2015, il a d'abord été le directeur de campagne de la conseillère municipale Jocelyn Frederic Gauthier. La femme politique est, elle aussi, résolument tournée vers les jeunes «  Si je me suis lancée en politique, c'est pour leur en transmettre une image positive  » déclarait-elle à ce propos, «  Les jeunes sont la relève, c'est pourquoi il est nécessaire de transmettre une image positive, à laquelle ils vont pouvoir s'identifier  ».  

Patrick Ramsay abonde dans le même sens : «  Je pense que ça a toujours été très important qu'il y ait des jeunes en politique. Parce que les décisions prises aujourd'hui vont forcément les affecter, eux et les générations futures  » affirme-t-il. «  Je trouve ça vraiment dommage le faible taux de participation des jeunes. Moi, je voulais leur montrer qu'ils ont leur place  » conclut Patrick Ramsay.      

La politique autrement  

Mais tous les jeunes ne se reconnaissent pas forcément dans ces formes de politique plus traditionnelles. «  Les jeunes, comme beaucoup d'adultes plus âgés d'ailleurs, ne sont tout simplement plus réceptifs à la classe politique dominante qui leur apparaît être du pareil au même d'un parti à un autre  » nous explique Nicole Gallant, professeure chercheuse agrégée au Centre Urbanisation Culture Société de l'INRS.  

Selon elle, mesurer l'engagement politique des jeunes à la seule lumière de leur participation aux élections serait «  dépassé  ». «  De nombreux jeunes adoptent de nos jours des formes de participation politique à la collectivité qui sont plus difficiles à mesurer parce que plus diffuses  » déclare Nicole Gallant.  

Les activités contestataires en sont la forme la plus manifeste. Tout le monde a en mémoire la participation massive de milliers de jeunes Québécois au Printemps érable. En définitive, la politique peut se traduire autrement que par le simple vote.