Au Canada, on estime que 80 % des fractures chez les 60 ans et plus sont reliées à l’ostéoporose. Par crainte de se blesser, il n'est donc pas rare que plusieurs d'entre eux se limitent à la marche et se privent de pratiquer un sport. Pourtant, l’activité physique contribue à réduire les dangers associés à l’ostéoporose.

Selon l’organisme Ostéoporose Canada, 2 millions de Canadiens sont actuellement atteints par cette condition de santé qui entraîne la détérioration du tissu osseux et augmente le risque de blessure. Toutefois, faire de l’exercice contribue à la santé et la force des os, comme l’explique Mélanie Laporte, kinésiologue et principale responsable du programme Maintien de l’Autonomie et de la Santé chez les Aînés (MASA), à Laval : « Une personne active va avoir un tissu osseux plus dense et plus grand. Plus on est actif, plus on crée des stress sur les os, plus ils sont capables d’en prendre. »

Avec l’offre croissante d’activités sportives, lesquelles choisir ? Lesquelles éviter ? Selon madame Laporte, qui s’occupe de cours de groupes pour aînés avec le programme MASA, il ne faut pas se limiter en raison de son âge, mais bien respecter nos limites et notre niveau de forme physique. Même les activités qui semblent à priori pour les plus jeunes, parce qu’elles demandent de la force et de la flexibilité, ne sont pas plus dangereuses chez un aîné si l’exercice est adapté et supervisé.

La musculation adaptée
Que ce soit avec l’ajout de charges ou simplement le poids du corps, la musculation est une belle façon de prodiguer aux os les impacts sains dont ils ont besoin pour rester forts : « De plus en plus, il y a des cours communautaires pour aînés. Il ne faut pas hésiter à informer l’entraîneur de nos besoins. On peut faire des exercices moins intenses, mais avec un travail musculaire intéressant », ajoute Mélanie Laporte.

Yoga et tai-chi, un travail global
Lorsqu’on sait que 80 % des fractures de la hanche sont causées par une chute, travailler la mobilité, l’équilibre et la concentration s’avère utile.

Le yoga, que certains craignent en raison de maux de dos, peut être très bénéfique dans la prévention des dangers reliés à l’ostéoporose. Non seulement cette activité renforce les muscles et les os, mais elle développe la flexibilité et l’équilibre, ce qui aide à prévenir les chutes. Le yoga s’adapte également très bien aux besoins de certains aînés : « Les mouvements sont lents, les impacts légers. Il y a moins de risque de chute. Il existe aussi des cours de yoga sur chaise. Pas besoin de postures acrobatiques », explique Mélanie Laporte.
Dans la même idée, le tai-chi est aussi recommandé, puisque les mouvements se font en lenteur.  C’est également une activité qui prodigue une multitude de bienfaits sur la santé globale de nos aînés : « On remarque des effets positifs tant sur le plan cognitif que sur la respiration, la concentration, l’équilibre ».

Des activités à éviter ?
Lorsqu’on parle d’efficacité pour le renforcement des os, les sports aquatiques ne constituent peut-être pas le meilleur choix : « Ça ne veut pas dire qu’il ne faut pas en faire, spécifie Mélanie Laporte, car tous les sports apportent des bienfaits physiques et psychologiques ». Cependant, si notre objectif est de fournir de petits chocs aux os pour les endurcir, être dans l’eau d’une piscine où les impacts sur le corps sont moindres, ce n’est pas particulièrement efficace.

Généralement, il n’y a pas d’activités déconseillées en tant que telles, mais il faut toujours s’adapter à notre condition physique personnelle. Comme le suggère Mélanie Laporte, un aîné qui souffre d'un problème d’équilibre, par exemple, devrait éviter le patinage sur glace, en raison des risques de chutes.

Autrement, faire du sport demeure beaucoup plus bénéfique pour la santé des os que de s’en priver.