On a tendance à croire qu’on entend tout simplement avec nos oreilles. Bien qu’elles soient effectivement la porte d’entrée du son, l’action d’entendre et de comprendre est complexe, et dépend d’un organe beaucoup plus gros !

C’est vrai, nos oreilles nous permettent d’entendre. Elles récoltent le son et le transforment en vibration. Le tympan, petite membrane ressemblant à un tambour, transmet cette vibration aux osselets. Les osselets transmettent finalement la vibration à la cochlée qui le transforme en message électrique. C’est ce message qui est interprété par notre ordinateur central : le cerveau. L’oreille capte le message, le cerveau lui donne un sens.

C’est le cerveau qui nous permet de comprendre. C’est l’interprète. Sans lui, nous pourrions entendre des sons, sans pouvoir les identifier ou en faire du sens. C’est grâce à lui que vous êtes en mesure de comprendre le langage, de situer les sons autour de vous, de reconnaître les sons communs et de vous protéger de dangers potentiels.

De plus en plus d’études prouvent que comme un muscle que l’on n’a pas utilisé depuis longtemps, le cerveau diminue en taille et en capacités lorsqu’il n’est pas stimulé. Quand on perd l’audition, la stimulation de l’aire auditive du cerveau est grandement diminuée. C’est parce que le message sonore qui provient des oreilles est moins fort ou moins clair. Le cerveau perd alors son habitude à reconnaître et interpréter le son. Il devient paresseux. Cela peut mener à une dégénérescence accélérée des capacités cognitives générales et accélérer la progression de la maladie d’Alzheimer.

Que peut-on faire pour éviter ces conséquences ? En rétablissant la force et la clarté du message sonore envoyé au cerveau ! Les appareils auditifs augmentent le volume du son et fournissent aussi un soutien à votre cerveau pour aider son interprétation. C’est aussi pourquoi on choisit d’utiliser deux appareils plutôt qu’un seul : pour s’assurer d’envoyer le message sonore le plus clair possible au cerveau ! Il est aussi important d’agir rapidement.

Plus on agit rapidement face à une perte auditive, moins on laisse de temps au cerveau de devenir paresseux et de perdre des capacités. Les études démontrent que les personnes atteintes d’une perte auditive, attendent en moyenne 7 ans avant de prendre action pour corriger leur surdité. La réadaptation auditive et l’adaptation au port de prothèses auditives sont beaucoup moins difficiles lorsque les gens s’y prennent tôt. C’est parce que le cerveau n’a pas encore désappris à interpréter les messages sonores.

Attendre avant de corriger une perte d’audition, c’est laisser le temps au cerveau d’oublier comment faire son travail. Il faut donc tout lui réapprendre au moment où l’on se décide à corriger la situation.

Ce qu’il faut retenir, c’est qu’entendre, c’est beaucoup plus qu’une question d’oreilles ! Lorsque des difficultés s’installent, il faut s’en occuper, et surtout, ne pas tarder. On recommande à toute personne de plus de 50  ans de passer un dépistage auditif à chaque année, et à tous, d’être attentif aux variations de votre audition si vous avez un historique de surdité dans la famille.