Afin de sensibiliser nos lecteurs à l’importance du mois de l’autisme, nous avons eu envie de discuter avec celle qui, il y a deux ans, a décidé de faire une différence en mettant sur pieds la fondation, Véro & Louis. Véronique Cloutier est bien plus qu’une image ou une marque, elle est avant tout une femme de cœur qui, comme plusieurs d’entres nous, cherche à se rendre utile pour donner un sens à tout ce qui ne roule pas toujours rond. Discussion utile et franche avec une fille qui a les valeurs à la bonne place.

Depuis 2016, Véro et Louis sont investis corps et âmes dans cette aventure qu’est celle de leur fondation. En créant celle-ci, ils souhaitaient faire une différence rapidement non seulement chez les enfants autistes qui allaient avoir de grands besoins une fois devenus adultes mais aussi chez les parents qui, la plus grande majorité du temps, se retrouvent seuls devant cette dure réalité. «La version courte de notre histoire se résume ainsi : Louis et moi étions impliqués dans diverses causes depuis des années. À cause de notre notoriété, nous étions sollicités de toutes part. J’ai longtemps été impliquée au sein de la fondation de l’hôpital Sainte-Justine. De son côté, Louis s’impliquait beaucoup au sein de la communauté dont il est natif, à Drummondville. On avait commencé à réfléchir pour la suite des choses. On se rendait compte que nous étions rendus à une autre étape de notre vie. On sentait que le temps était venu pour nous de s’investir autrement, de mettre en lumière une cause qui avait besoin d’amour et de cette visibilité qu’on pouvait lui offrir.»

Comme ce n’est pas le genre de décision qui se prend à la légère, le couple ramenait souvent sur la table ce désir commun mais sans avoir de réponse précise. Jusqu’au jour où le livre de Guylaine Guay, Deux garçons à la mère, se retrouva entre les mains de Véronique. «Ce fut pour moi une évidence. L’histoire était à la fois très drôle et tellement touchante. Elle expliquait son rêve qui était celui de voir un jour des maisons pouvant accueillir des enfants comme les siens. Je me souviens alors d’avoir été submergée par une grande émotion. Alors que j’étais bien confortable dans mon lit, je me suis ressaisie et j’ai regardé Louis en lui disant que j’étais certaine que c’était à moi qu’elle parlait. De nature sceptique, mon mari a plutôt pensé que Guylaine n’était tout simplement pas au courant des ressources qui s’offraient à elle et à ses enfants. Il a rapidement demandé à des gens de notre bureau de faire des recherches pour confirmer ses dires. Résultat ?  Concrètement, il y avait des maisons de répits, de l’hébergement sous forme de famille d’accueil mais aucune maison pour offrir à des adultes autistes, une résidence permanente. Quand on a réalisé ça, on s’est tout de suite dit qu’on venait de trouver notre cause. On voulait mettre sur pied une fondation mais nous voulions s’associer à une cause dans laquelle nous pourrions rapidement faire une différence. Du concret, c’était ce qu’on souhaitait mettre de l’avant. En construisant une maison, on se disait qu’on la verrait à tous les jours de notre vie, c’était un symbole très fort. Cette décision fut le fruit de deux années de réflexions, de recherches et de démarches.» 

Depuis quelques mois, la fondation a lancé une campagne majeure dans le but d’amasser près de 17 millions de dollars afin de construire 5 maisons dont la première devrait être inaugurée à la fin de 2019. «J’espère que les gens réalisent à quel point les besoins sont urgents et criants et que notre volonté première est de tenter d’y répondre rapidement. À chaque maison que l’on bâtira, ce n’est pas seulement 20 résidents qu’on aidera mais bien 200 personnes au total. Le rayonnement sur la famille et sur les proches est immense. Être parents d’enfants autistes représente d’énormes sacrifices car une fois adulte, il n’existe que très peu de ressources pour leur venir en aide. Il arrive très fréquemment qu’un parent décide de se retirer du marché du travail pour combler les besoins de leurs enfants. Est-ce que c’est ce qu’on veut pour notre société ? La question se pose comme dirait Louis.»  

Le projet de la fondation Véro & Louis est devenu le projet de toute une famille. «Je crois que tous parents souhaitent voir chez leurs enfants des valeurs d’entraide, de générosité et de tolérance. Notre défi, en tant que famille extrêmement choyée, aisée et où il ne manque de rien, c’était de rapidement faire en sorte qu’ils ne deviennent pas des enfants rois. Au passage, la fondation est devenue pour eux, un lieu d’apprentissage incroyable. Mes enfants participent à tout plein d’événements comme à la vente de garage ou au tournoi de golf annuel. Nous leur demandons d’être généreux de leurs propres possessions mais aussi de leur temps. La première maison Véro & Louis est située près de chez moi alors les enfants ont déjà manifesté leur désir d’aller y faire du bénévolat. L’autre aspect positif sur notre famille est celui de la tolérance face à la différence. Mes enfants comprennent très bien ce qu’est l’autisme et je crois sincèrement qu’ils sont devenus de meilleurs être humains depuis notre implication dans la fondation. À l’école, ils interviennent spontanément s’il y a des conflits ou des injustices. Je vois dans leurs yeux qu’ils font plus attention aux jugements qu’ils pourraient porter envers ceux qui sont différents. Ça me rend très fière d’ailleurs.»

Véronique semble avoir beaucoup d’espoir envers les générations qui la précède justement parce qu’elles sont élevées dans une société plus ouverte. «Je me souviens très bien que petite, on ne parlait jamais de l’autisme, en fait je crois qu’on en connaissait à peine l’existence. On parlait plutôt d’enfants spéciaux comme ceux qui étaient dans la lune ou qui ne semblaient pas tout comprendre. Il y avait les bons ou les pas bons, point final. Le vocabulaire a tellement changé depuis. Maintenant on parle de troubles d’apprentissages, de TDA ou de troubles de comportement sans retenue. On est capable de nommer les choses et je crois que c’est ce qui fait toute la différence.»

Véronique Cloutier aura un printemps bien chargé puisqu’à travers ces engagements à la fondation, elle est à la barre de l’émission 1ère fois pour une deuxième saison en plus d’animer du lundi au jeudi, Véro et les fantastiques sur tout le réseau Rouge fm.

Pour donner à la fondation Véro & Louis, rendez-vous au https://fondationverolouis.com/fondation/

La campagne des T-shirts : Différent comme toi, est aussi de retour.

Pour en savoir d’avantage, vous pouvez consulter la page Facebook de la fondation https://www.facebook.com/fondationVeroLouis/