Du côté des écoles primaires, c'est Fabrizio Santi Crispin qui est notre gagnant du Concours des jeunes auteurs pour ce numéro. Élève de cinquième année à l'école des Cardinaux, Fabrizio s'est entretenu avec l'humoriste Sébastien Bourgault.      

Q: Pourquoi t'es-tu lancé dans la carrière d'humoriste?  
R:    Je ne   dirai pas « pourquoi » je me suis lancé, car ça a été toujours mon destin. Je ne me suis jamais posé la question,   j'ai toujours voulu faire rire. Je me souviens que ma mère avait des revues dans la salle de bain et il y avait une section qui s'appelait « Rions un peu! ». J'apprenais la blague par cœur et au souper, je faisais rire ma mère et mes trois sœurs. Mon père a toujours aimé faire rire la famille et avec lui, on faisait une sorte de compétition de qui fait la meilleure joke ! Et c'est avec le temps que je me suis rendu compte que ça allait être mon métier. La seule chose que je me demandais, c’était comment je vais me rendre? En 1973, il n’y avait de place pour faire rire, ça n'existait pas, c'était l'improvisation.  


Q: Quelles sont tes sources d'inspiration pour trouver tes blagues?  
R: Ça part toujours par moi,    souvent   ça va être des situations de tous les  jours ou des frustrations que j'ai vécues. C’est la vraie vie, mais avec un enrobage de fiction,   il faut que ça vienne me chercher. J'ai écrit ça et c'est drôle sur le coup. Après, je fais la blague à ma blonde et si elle rit, ça veut dire qu'elle est bonne.    

Q: Comment t'es-tu senti lors de ta première apparition à la télévision ?    
R: J'avais peur, mais en même temps, j'étais excité. Mon premier gala n'a pas été le meilleur, mais le deuxième a été beaucoup mieux. J'avais un bon stress, mais un gros stress. C'est là que j'ai compris que ce n'est pas une compétition, l'humour. C'est une passion...et je suis passionné !    

Q: Quelles sont tes blagues préférées parmi celles que tu as écrites ?  
R: Bonne question ! Une des meilleures, c'est celle des cabarets. Je suis allé chez Mc Donald, il était 3h du matin. Le commis ne m'a pas donné de cabaret à 3h du matin parce qu'il dit qu'à   3h du matin, le cabaret incite la violence ! Quelle réponse niaiseuse. Alors, un cabaret est devenu violent? Pas à   2 h 30 ni 2h45. Non, à 3h du matin , ça n'a pas de bon sens! J'avais une frustration, j'ai commencé à l’écrire, je l'ai laissé mijoter et je l'ai racontée après sur scène.    

Q: Chaque fois que tu reçois un contrat, comment te sens-tu?  
R:    Je me dis: « YES, je peux payer mon loyer !  » J'ai la chance de vivre de mon métier d'humoriste,   c'est la plus belle chose au monde. Je suis passionné de mon métier.      

Q: Quels sont les défis que tu as rencontrés?  
R: J'ai toujours rêvé de faire de cinéma à Hollywood, de faire l'humour en anglais, mais je ne  me suis jamais donné le droit. Puis un jour je dis à ma blonde: « Chérie, j'ai eu un flash, je vais faire l'humour en anglais   ». J'ai décidé d'apprendre l'anglais pendant 10 semaines   dans une école anglophone et j'ai travaillé quatre mois dans un restaurant Cora juste pour me « dégêner » et pour apprendre à être bien dans un monde anglophone. J'ai monté sur scène en anglais à Montréal et j'ai travaillé fort jusqu’à ce que je devienne le meilleur humoriste en anglais. J'avais une carrière ici en français, mais j'ai décidé de déménager à Toronto un an et demi avec ma blonde et j'ai commencé à zéro. Tout un défi!  

Q: Quand tu te promènes dans la rue, y a-t-il plusieurs personnes qui te demandent des photos ou des autographes ? Si oui, comment te sens-tu?  
R:   Ça me fait toujours plaisir que les gens me reconnaissent dans la rue. Surtout quand c'est un nouveau marché où personne ne te connaît. Alors, quand j’étais à Toronto et que j'ai commencé dans cette ville, un couple m'a reconnu. Pour moi, ça a été de l'or!    

Q: Si jamais tu n'avais pas réussi à être humoriste, quelle carrière ferais-tu?
R:    Avoir   mon propre comedy club et recevoir des humoristes. Sinon, j'aurais été un grand collectionneur de cartes de baseball ou de hockey.  

Q: Quels sont vos projets pour cette année?  
R: J'ai fait présentement   une demande pour la green card aux États-Unis   pour aller m'établir à Los Angeles. Là-bas, je veux aller déposer mon nom au Comedy Store, c'est le meilleur comedy club des États-Unis, et faire   ma carrière d’humoriste. Il y a une journée dans la semaine où n'importe qui peut  aller sur scène. Alors j’écris mon nom et si je suis pigé, j'ai le droit à trois minutes sur scène, alors je ferai mes trois meilleures minutes, jusqu’à ce que je rencontre le gérant et d'autres comédiens et qui me disent: « Toi, tu es bon. J'ai quelque chose pour toi ».    

Q: Où vous voyez-vous d'ici 5 ans du côté professionnel?  
R: Dans 5 ans, je me vois établi dans le Comedy store, à Los Angeles, Hollywood et fier d'avoir fait des sacrifices pour arriver à accomplir un petit rêve. Dans la vie, le but à atteindre, c'est le fun, mais le plus fun, c'est le parcours que tu as fait  pour te rendre au but.