Artistes internationaux, festivals, événements sportifs, arts de la scène. Depuis 2010, le nom «  Evenko  » résonne avec puissance dans le milieu du divertissement. En tant que diffuseur, producteur et promoteur indépendant, cette entreprise ne recule pas devant les défis. La programmation de la Place Bell vient s'ajouter à une longue liste de projets.  

Rencontre avec Jacques Aubé, vice-président exécutif et chef de l'exploitation chez Evenko.    

Une croissance fulgurante  

Dans les dernières années, l'équipe s'est agrandie et la production est passée de 225 à plus de 1200 spectacles par année incluant des festivals comme Osheaga, Ile Sonique, Heavy Mtl et Yul Eat.  

Pour connaître cette croissance, il a fallu dès le départ que Jacques Aubé et son équipe arrivent à convaincre le milieu du divertissement de venir au Québec, plus précisément au Centre Bell de Montréal. Un défi de taille, mais qui était très stimulant pour la jeune équipe : «  Au début, notre attention était vraiment dirigée sur le Centre Bell. On visait à développer le milieu musical au Québec via les " spectacles de club " qu'on produisait au Métropolis, au Club Soda et d'autres salles comme celles-là. Le but était de créer une pépinière d'artistes qui grandit dans les clubs pour éventuellement faire le Centre Bell. C'était notre approche  ».    

Une équipe d'experts et de passionnés

Selon Jacques Aubé, l'équipe d’Evenko constitue vraiment un ingrédient essentiel à la réussite de l’entreprise dans le milieu de l'événementiel. Chacun a ses forces.   Jacques Aubé est lui-même passé de la comptabilité à l'événementiel en amenant avec lui un solide bagage en finance.

 Alors qu'il était déjà directeur des ventes au Centre Bell pour les Canadiens, une opportunité s'offre à lui du côté des spectacles : «  On s'est rendu compte qu'on avait déjà une belle équipe et que j'avais un leadership intéressant pour guider une jeune équipe à un autre niveau  », se rappelle-t-il.   Le domaine du spectacle est un domaine assez risqué en terme de gestion financière et Aubé avait déjà l'expérience avec son bagage en finance. Il est donc placé à la tête du groupe spectacle, un milieu qui l'intéressait déjà. Sous sa direction, Evenko fait sa place du côté des concerts d'envergure, mais aussi des spectacles familiaux, des comédies musicales, des conférences et de l’humour.  

Avec l'ajout de l'Équipe Spectra qui vient rejoindre Evenko, Jacques Aubé est amené à s'impliquer auprès de nouveaux festivals. Il est toujours entouré de son équipe qu'il décrit comme «   une gang de passionnés  ». Ce personnel qualifié entretient aussi de très bonnes relations dans le milieu du divertissement. Ceux qu'Aubé appelle ses «  bookers  », par exemple,  ont 20 ans d'expérience et ils connaissent les agents d'artistes de New York, de Los Angeles, de Chicago et de Toronto. Très appréciés dans leur champ d'expertise, ce sont eux qui vont convaincre de grands événements et des artistes internationaux de se présenter dans les salles gérées par Evenko : «  C'est un domaine de relations et ça prend des années pour les créer. Ça se fait via des spectacles ou des rencontres. Le côté humain et relationnel est très fort, même primordial  », dit Aubé. 

Ce sont ces qualités qui permettent à Evenko d'attirer des artistes comme U2, Bruno Mars ou Madonna au Québec. Comme le mentionne Jacques Aubé, le service à la clientèle n'est pas seulement en avant-scène auprès des spectateurs, c'est aussi en arrière-scène auprès de l'artiste ou du groupe qui vient performer. Et l'équipe d'Evenko l'a bien compris.    

Evenko, une signature qui porte loin

Avant de devenir ce nom reconnu dans le milieu du divertissement et de la billetterie, le groupe qu'allait diriger Jacques Aubé s'appelait encore Groupe spectacle Gillette  : «  On n'avait pas le choix de changer de nom pour marquer le fait qu'on avait un nouveau propriétaire, Geoff Molson  », souligne Aubé.    

L'équipe fait donc appel à l'agence LG2 pour créer sa nouvelle identité. Il fallait un nom bilingue, neutre, mais assez tendance, qui reflète bien l'environnement du spectacle et l'événementiel. On opte pour le «   Even  » d' «  événement  » et le «  ko  » pour «  compagnie  ». Ajoutons le logo animé de xylophone, la marque s'implante rapidement. Le site Evenko.ca sera aussi créé pour la billetterie : «  Evenko.ca, ce fut une grande étape. Tout passe par le site web. On vend 1.8 million de billets par année. Les gens savent où aller chercher un billet au Québec. On est le premier promoteur indépendant au Canada, non pas parce qu'on le dit, mais parce que les billets, on les vend ! », explique Jacques Aubé.     

Alors que la Place Bell ouvre ses portes avec une programmation diversifiée, il n'y a pas eu de communiqué ou de conférence de presse où l'entreprise s'est vantée d'avoir attiré des artistes ou des événements à grand déploiement : «  Ce n'est pas ça, le style Evenko. Le style Evenko, c'est de livrer, amener de bons produits et de bonnes performances. La réussite va venir des exploits qu'on va accomplir  », explique Jacques Aubé. «  L'humilité, ça apporte beaucoup à ce qu'on fait. On ne cherche pas à créer une fausse impression avec la Place Bell. On veut être fier de ce qu'on va accomplir, que ce soit au hockey ou en spectacle. C'est notre nature  », ajoute-t-il.  

Selon le vice-président exécutif d’Evenko, l'audace est aussi une qualité importante de l’entreprise. Jacques Aubé rappelle qu'en événementiel, il ne faut pas peur de viser haut : «  Il faut avoir la volonté de prendre des risques. Oui, ce sont des risques calculés, mais il ne faut pas avoir froid aux yeux ! Il faut de l'audace et de l'innovation. Ça fait partie du Québec, l'innovation !  » ajoute Aubé.    

La fondation Evenko  

À travers la croissance et le succès de l'entreprise, l'équipe d'Evenko a aussi lancé il y a deux ans sa propre fondation.  Lors des festivals Osheaga et Île Sonik, 1$ par billet vendu va à la fondation.  Au total, c'est plus de 900 000 $ qui ont été remis à la population et au milieu de la culture.  

Comme l'explique Jacques Aubé, ce volet a été créé pour redonner au public, que ce soit auprès de la relève avec des dons à l'École de l'humour ou encore pour encourager la persévérance scolaire via les arts de la scène  : «  On a donné des instruments de musique à deux écoles à Laval et la chanteuse Marie-Mai est venue en personne pour donner les instruments. Carey Price est allé donner des instruments de musique à Kahnawake, Coeur de pirate a donné aussi  », dit Aubé.   

Si la fondation vise à aider la relève et les jeunes à s'épanouir, elle apporte aussi des sourires du côté d'Evenko : « Ça nous fait du bien à nous aussi. Je suis bien fier qu'on ait démarré cet aspect »,  explique Jacques Aubé.      

Place Bell, un nouveau défi  

Avec l'arrivée de la Place Bell, c'est une nouvelle aventure qui commence. Ayant lui-même vécu sur la Rive-Nord, Jacques Aubé se dit très enthousiaste devant cette nouvelle salle, mais aussi devant ce nouveau marché  : «  Vivre la Place Bell, ça va être une expérience; c'est un très bel amphithéâtre. J'ai hâte de voir ce vont ressentir les gens pendant les concerts et les spectacles comme OVO du Cirque du Soleil  », dit-il. 

Si les Lavallois ont pu se sont déplacé à Montréal dans le passé pour voir des spectacles, l'inverse va peut-être se produire croit Jacques Aubé : « Le Centre Bell est plus au sud, mais la Place Bell est plus au nord. On va peut-être aussi attirer tout le Nord de Montréal avec le genre de spectacle qu'on sera capable d'avoir. J'ai hâte de voir  », dit-il.     

Prochains objectifs  

En septembre, Evenko aura 7 salles sous sa gestion: le Centre Bell, la Place Bell, le Métropolis, L'Astral, le Corona et deux autres qu'on ne peut pas encore nommer pour le moment. L'été a déjà été très occupé avec les festivals et les événements déjà en place. Quand on est le plus important diffuseur, producteur et promoteur indépendant au Canada,  que peut-on viser de plus pour l'avenir ?  

Jacques Aubé soutient qu'Evenko reste terre-à-terre quant à ses prochains objectifs. Déjà très active, l'entreprise vise à respecter ses engagements et livrer la marchandise avec ses projets actuels, entre autres la Place Bell : «  On sent une responsabilité sur ce plan-là. Il faut réussir à amener une bonne programmation pour l'amphithéâtre. C'est important de se concentrer et de garder le focus  » dit Aubé avant de conclure  : «  J'ai confiance; j'ai une bonne équipe! »