Selon l’Institut de la statistique du Québec, plus de 26 % des Québécois de 65 ans et plus font du bénévolat. En plus de s'impliquer auprès de leur communauté, c'est aussi l’occasion pour plusieurs de briser l'isolement et de se sentir utile. À Laval, le milieu du bénévolat accueille avec ouverture les aînés qui désirent s'engager auprès des organismes, mais par où commencer ?

Toujours selon l'ISQ, les personnes âgées de 65 à 74 ans sont celles qui consacrent le plus de temps à leurs activités de bénévolat. Lorène Bernier, intervenante au Centre de bénévolat et Moisson Laval, souligne toutefois que les aînés sont de plus en plus occupés auprès de leur famille et dans le cadre de leurs loisirs personnels. Les futurs bénévoles sont donc invités à se questionner sur le temps et l'énergie qu'ils sont prêts à investir : « Il faut réfléchir à son engagement, parce que le bénévolat, c'est un travail sérieux. On ne se présente pas n'importe quand, quand on veut. C'est très organisé », ajoute Mme Bernier.

Certains se tourneront vers le bénévolat auprès d'un organisme qui rejoint leurs préoccupations en tant que retraités ou aînés, comme l'Association des aînés résidant à Laval. Une autre stratégie serait de passer par une organisation comme le Centre de bénévolat et Moisson Laval qui se charge d'orienter, former et placer les bénévoles. Les intéressés doivent d'abord rencontrer un conseiller ou une conseillère qui va les évaluer et s'assurer du sérieux de la démarche, avant de les référer à des organismes pertinents : « On y va en fonction des besoins, mais aussi des intérêts de la personne », explique Mme Bernier.

Selon le rapport de Bénévolat Canada mené en 2012, les aînés se tourneraient davantage vers « du bénévolat en offrant du counselling, en prodiguant des conseils ou en proposant leur soutien pour divers services de santé ». Cependant, comme le souligne Lorène Bernier, chaque individu cultive ses propres intérêts, peu importe son âge : « Ce n'est pas parce qu'on est un enseignant retraité qu'on a envie de se tourner vers l'aide aux devoirs dans nos activités de bénévolat. On peut préférer se tourner vers le travail dans un entrepôt de Moisson Laval ou encore dans une friperie. »

Les secteurs d'activité étant très variés, il faut prendre conscience de ses propres limites et des défis qui nous attendent. Par exemple, travailler dans l'entrepôt de Moisson Laval exige une certaine forme physique. Il y a des charges minimales qu'on doit être capable de soulever, travailler une journée entière debout, etc. Il faut donc se connaître soi-même : « Dans notre entrepôt, vous allez voir des hommes et des femmes de plus de 70 ans qui travaillent dans l'entrepôt de nourriture. Si la personne est capable d’exécuter les tâches, il n’y a pas de problème pour nous », ajoute Lorène Bernier.

D'autres défis peuvent toucher les bénévoles plus âgés. Lors d'activités comme des visites d'amitié, les bénévoles peuvent être confrontés à des réalités assez difficiles qui exigent beaucoup d'énergie : « La réalité, c'est que la population est vieillissante et il y a de plus en plus de cas de maladies, comme l'Alzheimer. Ça demande une grande capacité d'adaptation aux bénévoles et ça peut aussi être confrontant. Ça nous reflète une réalité qui peut nous toucher et qu'on a tendance à mettre de côté. »

Lorène Bernier invite les intéressés à ne pas craindre les préjugés en lien avec l'âge. Les organismes qui font affaire avec le Centre de bénévolat et Moisson Laval accueillent très bien les bénévoles plus âgés : « Ils sont généralement considérés comme des gens responsables, qui tiennent leurs engagements ».