L’une des écoles les plus en vue au Canada, le Lower Canada College (LCC), est renommée en tant que haut lieu de la réussite scolaire, une réputation que confirme l’excellence de ses diplômés qui, depuis plus d’un siècle, gravissent tous les échelons du succès. Même si l’offre d’un curriculum rigoureux demeurera toujours au centre de ses préoccupations, cet établissement a mis au premier plan – à une époque marquée par le changement et de nouvelles perspectives dans le domaine de la psychologie – l’importance de voir au bien-être émotionnel de ses élèves.

Contrairement à leurs parents au même âge, les jeunes d’aujourd’hui sont soumis à de nombreux stress imputables à la fois aux technologies et au contexte social. Conscient des risques que supposent ces nouvelles contraintes, le LCC a eu la prévenance de mettre en place des systèmes de soutien, non pas dans l’objectif d’éliminer les obstacles qui se dressent sur le parcours de ses élèves, mais de les aider à se donner des techniques et à mettre en pratique des mécanismes d’adaptation afin d’être à même d’affronter et de vaincre les difficultés que la vie mettra certainement sur leur chemin.

Les enseignants des plus jeunes de nos élèves privilégient l’apprentissage socioémotionnel en ayant recours à un programme réputé, celui des « zones d’autorégulation ». Celui-ci repose sur un système de codes de couleur simple qui aide les enfants à nommer et à reconnaître leurs sentiments pour mieux les gérer. Pour les élèves un peu plus âgés des classes du primaire, le personnel a mis en œuvre le Projet Parapluie pour renforcer ce travail de gestion des émotions en faisant découvrir aux jeunes des compétences comme la résilience, l’optimisme réaliste et l’esprit de croissance. Le LCC est la première école au Québec à adopter ce curriculum d’avant-garde.

Pour les élèves de 7e et 8e années, le LCC a adopté le modèle PERMA-V, dont les composantes sont les suivantes : P – Positive emotion (les émotions positives) ; E – Engagement (l’engagement) ; R – Positive relationships (les relations positives) ; M – Meaning (le sens), A – Accomplishments (les accomplissements) et V – Vitality (la vitalité). Ce modèle destiné à améliorer le bien-être a fait ses preuves dans divers milieux, dont celui de l’éducation. Gillian Shadley, coordonnatrice des activités de sensibilisation et de la promotion du bien-être au LCC, rappelle également l’important rôle que les adultes peuvent jouer à titre de mentors. Il va sans dire que de très nombreux membres du personnel du LCC sont à même de remplir cette fonction : nos enseignants, bien sûr, mais aussi nos trois conseillers scolaires à temps plein, les coordonnateurs affectés aux différents niveaux d’études, les membres de la direction, les stagiaires, les infirmières et les entraîneurs, qui travaillent tous en collaboration. « Plus il y a d’adultes aux expériences et aux champs d’intérêt variés, plus il est facile pour les enfants d’en trouver un avec lequel il pourra tisser des liens », souligne Mme Shadley.

L’un des grands atouts du LCC est son programme de conseillers qui commence à offrir des services aux élèves des années intermédiaires et qui se poursuit durant toutes leurs années au secondaire. Deux fois par semaine, des groupes de 10 à 15 élèves rencontrent un enseignant qui apprend à les connaître et suit leur évolution sur plusieurs années. Ce conseiller défend les intérêts des jeunes et les guide en les conseillant et en surveillant leurs progrès. Ces séances offrent une ambiance de premier plan propice à l’exploration du modèle PERMA-V et de certaines des composantes les plus complexes du bien-être des élèves sur le plan social. Michele Owen, directrice de la vie étudiante au LCC, explique : « Nous utilisons des techniques de recadrage et de pleine conscience qui offrent des solutions de rechange à la frustration et au retrait. Et les jeunes apprennent également l’intérêt de décomposer les grands objectifs ambitieux en petits objectifs gérables. C’est une approche profondément ancrée dans la recherche, et nous observons qu’elle a un effet réel tant sur la perception que les élèves ont d’eux-mêmes que sur leur réussite dans diverses sphères : milieu scolaire, activités parallèles au programme et relations sociales. »

(LCC est une école anglophone mixte de la maternelle à la 5e secondaire menant au DES du MEQ.)