Lorsqu’un élève n’a pas obtenu les résultats pour passer au niveau supérieur, on dit qu’il est en échec. On parle alors de redoublement. Cela arrive habituellement à la fin d’un cycle scolaire lorsque les résultats n’atteignent pas les exigences minimales, entre autres en français et en mathématiques. Encore de nos jours, pour plusieurs d’entre nous, le redoublement a une connotation négative.

Diabolisé par certains, encouragé par d’autres, le redoublement reste une mesure exceptionnelle. Comment aider notre enfant à voir le positif dans le redoublement ? Comment l’accompagner dans la reprise de son année scolaire ?

Une approche positive
Parfois souhaité par les parents eux-mêmes qui se rendent compte des lacunes dans les apprentissages de base de leur enfant, le redoublement est redouté par d’autres.

Quelle qu’en soit la raison, il est important de le dédramatiser, de rappeler à notre enfant que reprendre une année scolaire n’est pas la fin du monde; elle lui donnera l’opportunité de réapprendre, de consolider ses connaissances, de rattraper son retard et d’être mieux outillé et préparé pour le niveau supérieur. La confiance et l’estime de soi sont des éléments qu’il sera important de conforter chez l’enfant. Les parents peuvent les étayer en l’encourageant, en l’assurant de leur confiance en ses possibilités.

A moins d’un impact important sur les difficultés académiques, un redoublement n’est pas envisagé lorsqu’elles sont issues par exemple, d’un trouble du langage. Dans un tel cas, le redoublement sera inutile puisqu’une rééducation est essentielle. Idem pour un élève que l’on soupçonne atteint d’un déficit d’attention ou d’un trouble du comportement. Il faut d’abord travailler sur ces difficultés avant de penser à faire reprendre une année à un élève. Le redoublement sera surtout efficace pour un élève dont la maturité intellectuelle ne lui permet pas de réaliser les apprentissages normalement atteints à un âge donné.

Lorsque ses difficultés sont identifiées, il est important de les lui expliquer, de lui apprendre à vivre avec et surtout, de l’assurer de votre accompagnement.

Lorsqu’un enfant est en échec sur le plan des apprentissages -qu’un redoublement soit envisagé ou non- un plan d’intervention est habituellement établi à l’école par une équipe constituée de l’enseignant, des spécialistes y travaillant et de la direction.

Ce plan donne accès aux services scolaires pertinents offerts à l’école, comme le soutien linguistique, l’orthophonie ou encore l’orthopédagogie. Un accompagnement adéquat est particulièrement recommandé dans la reprise d’une année scolaire.

C’est parti !
Dès la rentrée, le travail des parents sera de suivre le travail de l’enfant, de s’assurer de sa motivation. Parfois, des raisons professionnelles ou personnelles ne nous permettent pas d’accompagner notre enfant autant que nous l’aimerions. Un service de tutorat est parfois disponible à l’école et offert gratuitement. Sinon, on peut faire appel à un service privé.

Parents, enseignants, personnel de soutien forment une équipe. Il est primordial de travailler ensemble, d’établir une bonne communication entre toutes les parties impliquées et d’avoir la même vision d’ensemble.

Dix mois, c’est long !
Tout au long de l’année, on encouragera notre enfant à rester motivé. Le redoublement ne sera sans doute pas toujours facile à vivre pour lui. Il se retrouvera avec des élèves plus jeunes, séparé des amis qu’il s’était fait, il entendra peut-être des commentaires plus ou moins agréables sur sa situation.

Si cela devait arriver et que vous vous en rendiez compte, rappelez-lui la nature de ses difficultés, faites-lui valoir les efforts qu’il fournit au quotidien pour les contrer, montrez-lui ses forces et que vous êtes fier de lui. Cela l’aidera certainement à surmonter ces petites piques, même énoncées innocemment.

Des intérêts et des forces
Lorsque les difficultés sont plus ardues même lors de la reprise de l’année scolaire, le découragement et la perte de motivation peuvent faire surface.

L’inscription à des activités autres que scolaires est suggérée. Elles donneront à l’enfant l’occasion de développer d’autres intérêts, de découvrir ou de développer des forces qui lui permettront de s’épanouir dans un autre domaine que l’école. Elles pourraient jouer un rôle important sur sa motivation et la poursuite de ses efforts académiques.

Conclusion
Lorsque l’enfant doit reprendre son année scolaire, un bon encadrement, sans pression, avec des objectifs réalistes et concrets peuvent être rassurants et motivants. Si on y ajoute des sources d’intérêt, cela peut être le gage d’une reprise réussie.

Un remerciement tout spécial pour leur contribution à Lison Bellavance et Gabriela Neniu, enseignantes à l’école St-Rémi, Beaconsfield