En 2023, les personnes âgées sont maintenant mieux informées sur leurs possibilités physiques, physiologiques et cognitives; néanmoins, certaines croyances subsistent aussi bien chez ces dernières que celles qui en prennent soin. Qu’en est-il vraiment ?

Une supposée fragilité physique
Si les aînés sont généralement bien informés sur l’importance de bouger et de bien s’alimenter, certaines croyances perdurent, comme celle de se ménager rendu à un âge avancé, car on tend encore à lier vieillissement et déclin. Si les changements apportés par les années ont effectivement un impact sur le corps, ils n’entrainent pas nécessairement de dérives physiques. L’importance de l’activité physique et d’une alimentation équilibrée jouent un rôle important dans le vieillissement du corps. Ils freineront la perte musculaire et ralentiront potentiellement des maladies, telles que l’ostéoporose chez les femmes par exemple.

Le vieillissement rime-il avec abattement ?
Bien qu’une proportion des aînés s’estime heureux, des symptômes dépressifs sont fréquemment observés lors du vieillissement. Ils peuvent naître à la suite de la retraite, de problèmes de santé, ou encore lors de la perte d’êtres chers. En aucun cas, néanmoins, ils ne doivent être acceptés comme normaux et la consultation doit être encouragée. Aussi, selon l’organisme OVS-OAS*, les personnes isolées socialement pourraient être plus sensibles au stress et susceptibles d’être déprimées, augmentant par là même le risque de mourir prématurément.

Les relations sociales jouent un rôle primordial sur le plan de la santé mentale et la poursuite d’une vie active et sociale contribuera significativement à son entretien.

Cognitivement moins performant en vieillissant ?
Rien de moins certain ! Nombreuses sont les personnes âgées qui choisissent de poursuivre une vie active au grand âge. Certaines continuent à travailler, se cultiver, ou encore compléter une éducation qu’elles n’ont pu recevoir dans leur jeunesse.

L’Université du Troisième âge a d’ailleurs été inventée en France et nombre de pays lui ont emboité le pas. Les formations dédiées aux seniors sont dorénavant multiples et très populaires.

Et au lit ?
Une entrevue menée par le Dr. Terrie B. Ginsberg du New Jersey Institute for Successful Aging auprès de personnes âgées vivant dans des résidences pour personnes autonomes, a relevé qu’environ 60 % d’entre elles avaient eu régulièrement des contacts physiques à connotation sexuelles au cours de l’année de l’étude. Sujet longtemps tabou, la sexualité chez les aînés est désormais reconnue et abordée librement. Si le désir peut baisser un peu avec les années, on sait que l’activité sexuelle des seniors est plus sujette à variation en raison de leur état de santé que de leur âge et qu’ils continuent à tirer du plaisir de ces relations, qu’elles soient complètes ou non.

L’impuissance ou la baisse de la libido sont associées à des affections qu’il est possible désormais de prévenir. Aussi, se garder en forme contribue à améliorer une vie sexuelle active.

De bonnes nouvelles
Depuis quelques années, il y a eu une prise de conscience sur l’importance de ne pas infantiliser les aînés, de ne pas les exclure de la société en raison de leur grand âge. Les investissements ne sont pas encore à la hauteur de l’ambition en raison du vieillissement de la population --la tranche des 85 ans et plus a la croissance la plus rapide au Canada-- mais des efforts sont développés à cet effet. Pensons aux maisons d’accueil ramenées à des dimensions plus humaines, plus personnalisées, à l’éclosion des maisons familiales intergénérationnelles, aux organismes offrant aux seniors une gamme de services et d’activités intéressantes et pour toutes les bourses.

Il y a toutes sortes de vieillesses, des nanties et des moins choyées. A Laval, plusieurs endroits accueillent les seniors. Profitez-en chers aînés, vous y avez droit et vous le méritez bien !