Manger répond à un besoin primaire et ne pose en général pas de problème. Malheureusement, les troubles alimentaires apparaissent parfois dès la naissance du nourrisson. Ces troubles peuvent être très désarmants pour les parents qui ne vont pas forcément savoir comment réagir.

Qu'un jeune enfant refuse obstinément de goûter à ses brocolis n'a rien d'alarmant en soi. Mais qu'un nourrisson ne pleure jamais pour réclamer de téter ou qu'encore les repas s'éternisent dans la durée, sont des signes qui ne doivent pas être pris à la légère.

Quand parle-t-on de troubles alimentaires ?
Le DC 0-3 R ( Diagnostic classification of mental health and development disorders in infancy and early childhood revised) répertorie six catégories :
  • Les troubles par aversion sensorielle : quand l'enfant va éprouver du dégoût pour une couleur ou une texture particulière d'aliment. 
  • Lors d'une maladie associée qui cause une situation de stress. 
  • Quand le jeune enfant n'arrive pas à avoir, ni maintenir un état calme et attentif pendant les repas. 
  • Quand il n'y a pas d'intéractions entre l'enfant et celui qui le nourrit. 
  • L'anorexie infantile : quand l'enfant ne semble pas éprouver la faim et qu'il ne manifeste aucun intérêt pour la nourriture. 
  • Le refus de s'alimenter post-traumatique, suite à un reflux gastro-oesophagien ou l'insertion d'un tube gastrique par exemple.

Des origines multiples
Les troubles alimentaires n'ont pas tous une origine psychologique. A ce sujet, on peut lire dans  plusieurs articles que des relations compliquées entre la mère et son enfant au moment des repas seraient l'une des causes de ces troubles. Maria Ramsay, directrice du programme d'alimentation pédiatrique à l'hôpital de Montréal pour enfants, tient à préciser «Ce n'est jamais la faute des parents, ni de la mère en particulier. Je n'ai jamais vu une mère refuser de nourrir son enfant en pleurs. Et si tel était le cas, ça voudrait dire qu'elle est vraiment très perturbée ».

En effet, les troubles alimentaires peuvent résulter d'un problème « mécanique », quelque chose qui ne se passerait pas bien au niveau du larynx, ou de l'oesophage, comme la dysphagie par exemple. Ils découlent aussi d'une intélorance alimentaire, notamment celle au lactose. Tous ces éléments doivent être identifier lors de la prise en charge du jeune enfant.

Chercher de l'aide
Quand on lui pose la question de quand consulter, Maria Ramsay n'hésite pas une seconde : «Dès que les parents éprouvent de la difficulté à nourrir leurs enfants. Même si le poids est bon et que leur pédiatre est satisfait, si les parents se sentent submergés, c'est qu'ils ont besoin d'aide ».

La première chose à faire est d'en parler avec son pédiatre, de lui expliquer son ressenti. Ensuite, après une première auscultation, ce dernier pourra les référer vers des spécialistes appropriés comme un gastro-entérologue, un psychologue ou un nutritionniste.

Quelques conseils aux parents
Voici quelques conseils de Maria Ramsay pour aider les parents : 
  •  Si l'enfant est un petit mangeur, réduire les quantités présentes dans l'assiette, 
  •  Si l'enfant n'aime que certains aliments, lui proposer au début, une petite bouchée de l'aliment qu'il n'aime pas et ensuite une grosse bouchée de l'aliment qu'il aime. Une fois qu'il est habitué, les proportions peuvent augmenter. 
  • Idéalement, il faudrait limiter la durée des repas à 30 min. Au-delà, cela devient fatiguant  pour les parents et l'enfant. 
  • Il est aussi déconseillé de distraire l'enfant  (télévision, tablette, jeux) pendant qu'il mange.

Il est important de rappeler qu'il ne s'agit que de recommandation. Tout parent en prise avec ce problème cherchera à faire du mieux qu'il peut.