Il est difficile de trouver les mots justes pour discuter de la mort avec un enfant. On craint leur réaction. Nadia et Sarah, deux mamans, ont accepté de se confier sur la façon dont elles l’ont fait avec leurs enfants.

« Il n’y a pas de mode d’emploi. On commet des erreurs. Il faut savoir corriger le tir », stipule Nadia, d’entrée de jeu.

Nadia a toujours eu un intérêt marqué pour le concept de la réincarnation. Quand il était petit, elle avait expliqué à son fils qu’à sa mort, il allait peut-être se réincarner en écureuil, son animal préféré.

La belle-mère de Nadia, dont le garçon était proche, est décédée en pleine pandémie. La défunte avait une grande famille et énormément d’amis. Le nombre de personnes pouvant assister aux funérailles en présentiel était limité. Le petit garçon et la maman y ont assisté via Zoom, pendant que le papa était au salon funéraire.

« Il y avait tellement de personnes connectées que le son de tout le monde a été coupé », raconte Nadia. Elle poursuit : « Heureusement que la famille de mon conjoint n’a rien entendu, eux qui sont catholiques et ne croient pas en la réincarnation, quand mon garçon a vu passé un écureuil dans la cour et a dit tout haut qu’il s’agissait de sa grand-mère. »

Elle lui a expliqué qu’il pouvait croire en ce qu’il voulait, si cela l’aidait à faire son deuil, mais qu’il ne fallait pas heurter les croyances des autres.

Ensemble, ils ont fait un photo-collage de sa grand-mère qu’ils ont accroché dans sa chambre. Chaque fois qu’elle lui manque, il peut ainsi se souvenir d’elle et se rappeler des moment heureux qu’ils ont passés ensemble.

Quant à elle, la fille de Sarah, 4 ans, n’était pas très proche de sa grand-mère. Elle ne la voyait pas souvent.

« Ma fille n’était pas vraiment en deuil.  Je lui ai expliqué que papa avait beaucoup de peine et qu’il fallait qu’il pleure. Mamie restera dans le cœur de tous. »

La petite a quand même assisté aux funérailles. Sarah précise qu’il est important d’expliquer aux enfants ce à quoi ils seront confrontés lorsqu’ils verront une urne, si le défunt est incinéré, ou une dépouille, s’il est embaumé. Ainsi, ils ne seront pas surpris.

Enjouée, la petite courait partout et cela perturbait les autres. Sa grand-mère maternelle l’a ramenée chez elle.

Faut-il donc amener l’enfant aux funérailles ? C’est du cas par cas, et cela peut dépendre de la maturité de l’enfant, même si cela aide certains à franchir une étape du deuil.

La mort est un passage obligé dont l’enfant sera confronté tôt ou tard. Il est préférable de le préparer très jeune avant qu’il fasse face au décès d’un proche.