Isabelle Ugnat-Laurin est psychoéducatrice à l'école Victor-Rousselot, située dans le quartier Saint-Henri, à Montréal. L'école comprend notamment des classes d'accueil, des classes pour les élèves avec difficultés de langage et des classes pour les élèves avec difficultés graves d'apprentissage (DGA).

Mme Ugnat-Laurin est la seule psychoéducatrice de son école, et elle travaille avec deux éducateurs spécialisés. Ce ne sont pas toutes les écoles qui ont un psychoéducateur, même si les besoins sont criants.  « J'aimerais avoir un collègue, parce que je ne peux pas répondre à tous les besoins », dit-elle. En tant que psychoéducatrice, elle joue aussi un rôle-conseil auprès des membres du personnel, comme les enseignants.

Le métier de psychoéducateur existe seulement au Québec et il est relativement récent. Si Mme Ugnat-Laurin travaille en milieu scolaire, il peut y avoir des psychoéducateurs dans les CLSC, les hôpitaux, les CHSLD ou en milieu communautaire, et ceux-ci peuvent travailler avec les enfants, les adultes ou les aînés. Pour devenir psychoéducateur, il faut d'abord terminer un baccalauréat en psychoéducation suivi d'une maîtrise en psychoéducation avec stage, une formation que Mme Ugnat-Laurin a complétée à l'Université de Montréal.

L'horaire de la psychoéducatrice est intimement lié à celui des élèves. Pendant la première période, elle va faire l'accueil des élèves et prendre le pouls de la situation. C'est un milieu défavorisé, et les enfants ont beaucoup de défis, surtout avec la COVID-19. « J'ai des petites urgences dès mon arrivée. Parfois les élèves viennent me voir et me disent qu'ils ont besoin de parler, et je trouve un moment dans mon horaire », dit-elle.

Les élèves ont toutes sortes de difficultés d'adaptation, que ce soit la gestion de l'anxiété ou de la colère, le respect des consignes ou les difficultés relationnelles avec les parents. Dans son bureau, Mme Ugnat-Laurin fait des activités à la fois ludiques et pédagogiques avec les enfants pour les aider à développer des habiletés adaptatives. « Le travail de psychoéducateur, c'est d'aider les enfants à trouver un équilibre avec leur environnement pour qu'ils puissent mieux s'y adapter », explique-t-elle. 

Pour ce faire, Mme Ugnat-Laurin va sur le terrain. « Je vais à la récréation jouer avec les enfants que je suis et leurs amis pour les aider à mettre en pratique mon travail dans mon bureau. Ce ne serait pas suffisant de juste travailler dans mon bureau, et ensuite de dire à l'enfant " bonne chance, t'es capable! " » explique-t-elle.

Elle anime aussi des ateliers en classe, par exemple sur la gestion des émotions. « Ça permet de toucher plusieurs élèves pour qui c'est un défi, et ça permet également de faire de la prévention », dit-elle.

En outre, son rôle de psychoéducatrice comporte aussi une part de communication avec les parents. 

« Je fais beaucoup de suivis, que ce soit pour leur faire part des bons coups d'un enfant ou au contraire, d'un comportement inadéquat », dit-elle. « Mon objectif, ce n'est jamais de punir l'enfant, mais plutôt de trouver des moyens de l'aider. »

Pour donner un coup de main aux enfants à travers toutes sortes de problématiques, les psychoéducateurs ont un rôle clef à jouer dans le système scolaire.