Le Parc Safari compte 500 animaux de 50 espèces différentes. Avec ses infrastructures adaptées au besoin d’un cheptel venant de pays chauds, il a accueilli plus 14 millions de jeunes et de moins jeunes qui ont voyagé en Afrique le temps d’une journée. Cela ne serait pas possible sans ses employés dévoués et passionnés. À la veille du cinquantième anniversaire du parc, en 2022, Laval en famille Magazine a eu la chance d’y passer une fin de semaine, afin d’observer l’envers du décor. 

Rencontre avec Nathalie Santerre, directrice zoologique
Nathalie Santerre a commencé ses études en mode et stylisme afin de se réorienter radicalement vers l’âge de 23 ans en biologie. Elle se rappelle bien du cours qui a changé sa vie. « Dans celui-ci, il fallait faire une analyse du comportement entre un animal captif et un animal à l’état sauvage. J’ai décidé de le faire sur le guépard. Il s’agit d’une espèce qui a toujours été captive, même à l’époque de l’Égypte antique. Il y a donc plusieurs informations sur le guépard captif, mais peu sur le guépard à l’état sauvage. Afin d’en apprendre davantage, j’ai effectué plusieurs appels et j’ai été invitée à aller en Afrique du Sud afin de faire le suivi de guépards qui avaient des colliers télémétriques et d’étudier leurs comportements, ce qu’ils mangent, etc. Je devais y rester cinq mois et finalement, je suis restée 2 ans en Afrique. C’était une opportunité exceptionnelle pour moi qui avait soif d’apprendre.»

Quel est son rôle au Parc Safari? « Je m’occupe du bien-être de tout le département, autant de la collection animale que des employés. Je m’occupe également du développement, dont la réfection de certains bâtiments. »

Le gouvernement du Québec a remis en 2018 une aide financière de 12 millions de dollars à la Fondation des amis du Parc Safari pour l’appuyer dans son plan de développement. C’est donc un investissement de 24 millions de dollars qui sera injecté dans le Parc Safari afin de poursuivre le réaménagement et la construction d’installations zoologiques ainsi que l’aménagement de nouvelles infrastructures récréatives. Mme Santerre explique : « Bien sûr, nous voulons innover avec le temps, principalement pour donner le meilleur environnement possible à nos animaux. Le bien-être animal est ma priorité. Si certains endroits du parc sont désuets, comme certains enclos, c’est ma responsabilité de les améliorer, autant pour les animaux que pour les employés qui travaillent auprès d’eux. Nous voulons aussi bonifier l’expérience de nos clients, de nos invités. Nous désirons leur donner l’opportunité d’avoir des moments privilégiés avec nos animaux. Peut-être qu’un petit garçon est entré au Parc Safari en voulant voir les girafes, mais en est reparti impressionné par les ours. C’est à nous de créer cette expérience et cet émerveillement. C’est donc dans cette optique que je travaille pour le développement du parc. »

Une journée au Parc Safari
La Fondation des amis du Parc Safari s’occupe de tout ce qui est relié aux animaux. Nathalie Santerre travaille donc pour celle-ci. La mission de la fondation se situe vraiment au niveau de la conservation des animaux, par exemple pour la reproduction des animaux, surtout des espèces menacées. Le Parc Safari a évidemment une mission similaire, mais elle a également un volet qui vise l’expérience-client, notamment avec le secteur aquatique.

Comment se passe une journée de travail au Parc Safari? Prenons l’exemple de Molly, la gardienne des guépards. Les gardiens zoologiques sont les personnes qui s’occupent de tout ce qui concerne une espèce en particulier. Molly est donc la gardienne des guépards. C’est elle qui s’occupe de tout ce qui les touche, autant la rentrée de données, que le nettoyage de la cage, la nourriture, s’ils sont malades, etc. Dès qu’elle arrive le matin, elle s’assure que tous les guépards vont bien. Ensuite, elle leur donne leur petit-déjeuner. Chaque individu a sa propre diète, car ils n’ont pas tous le même métabolisme. Tout doit être bien identifié pour qu’elle donne la bonne nourriture au bon guépard. Si l’un d’eux a de la difficulté à manger, c’est un signe qu’il ne va pas bien. On passe ensuite à la préparation de l’enclos. On vérifie la clôture - que celle-ci est bien sécuritaire, qu’elle n’a pas de faiblesse par exemple - l’électricité, les portes, etc. Le nettoyage de l’enclos doit être effectué. On enlève tout et on nettoie à l’eau. On utilise aussi du germicide comme désinfectant. En effet, certains individus ont des bactéries dans leur système digestif qui peuvent être transmises  à d’autres guépards. Ce germicide permet donc d’éliminer celles-ci.

Anne Gagné, quant à elle, est adjointe au département éducation et animation. C’est le département qui s’occupe de toutes les animations sur le site, comme la collation des lions. Son équipe est constamment en contact avec le public afin de leur présenter les animaux du Parc Safari. Quelles sont ses tâches quotidiennes? « Ce matin, je m’apprête à faire un vol de faucons. On a une quinzaine d’oiseaux de proie qu’il faut qu’on entraîne quotidiennement. Pandémie ou non, nous devons continuer de nous occuper de nos animaux à chaque jour, même s’il n’y a pas d’animation, non seulement parce qu’on aime faire ça, mais parce qu’ils aiment ça eux aussi. » Le vol des rapaces sert aussi à faire peur aux goélands qui seraient trop nombreux sinon sur le site du parc.

Nathalie Santerre insiste sur l’importance de la communication et du partage de l’information. Il faut faire le suivi de tout ce qui se passe avec chaque animal entre les différentes équipes du parc, les vétérinaires, etc. Ainsi, tout le monde est au courant des états des différents animaux. Elle explique : « Cela a notamment été un défi durant la pandémie, car il fallait s’assurer que les informations continuent de circuler, même si nous ne nous rencontrions plus en personne. Toutes les personnes clés étaient séparées, au cas où l’une d’elle tombe malade. Il était donc important de n’oublier aucun détail, parce que lorsque cela concerne la vie des animaux, chaque détail compte. » Encore maintenant, on demande aux personnes permanentes du parc, celles qui ont davantage de responsabilités, de ne pas être en contact avec le public, afin d’éviter de contracter le coronavirus.

Marc Muller, adjoint du côté des animaux herbivores (notamment les girafes, les rhinocéros et les éléphants) renchérit : « Afin de s’assurer du suivi de la médication que certains animaux prennent, l’information se transmet continuellement. Ainsi, je ne m’inquiète pas les jours où je ne travaille pas. Il faut aussi que tout le monde soit capable de répondre aux questions des visiteurs. »

La passion au cœur du métier
Marc Muller explique : « J’ai toujours été quelqu’un qui avait besoin de travailler à l’extérieur. J’ai eu la chance de travailler auprès des animaux, notamment en agriculture. Le Parc Safari, c’était un défi. C’était une opportunité de travailler auprès d’animaux que peu de personnes ont l’occasion de côtoyer. J’ai beau avoir des connaissances, avoir regardé des reportages, etc., le Parc Safari me donne l’occasion de travailler avec ces animaux de près et de les observer avoir des comportements que je n’aurais jamais pu observer autrement. J’apprends donc à chaque jour et les animaux continuent à me surprendre. Mon métier, c’est définitivement ma passion. »

Nathalie Santerre parle aussi des liens serrés qui unissent les membres de l’équipe entre eux, mais aussi aux animaux : « Au Parc Safari, nous sommes une petite famille. Lorsqu’on travaille avec les animaux, un attachement particulier se crée. Il faut être passionné, car ce sont des heures et des heures de travail. Souvent, nous allons manquer Noël ou l’anniversaire de notre amoureux ou amoureuse. Il faut mettre plusieurs choses de côté, mais on le fait parce qu’on aime ça. Je me rappelle il y a quelques années, c’était la veille du jour de l’an, nous avions un bébé macaque qui n’allait pas très bien. J’avais dit aux autres employés de partir et que j’allais m’occuper du petit singe. À chaque heure, ils m’appelaient pour savoir comment il allait. À 1h du matin, ils m’ont même proposé de me remplacer. Nous sommes vraiment une petite équipe tissée serrée qui a à cœur la santé et le bien-être des animaux dont nous nous occupons. »

Encore une fois, il est possible de constater que la passion reste au cœur du Parc Safari, de son fondateur, M. Jean-Pierre Ranger, de ses employés et qu’elle se transmet à tous les visiteurs du parc.