Cela fait 30 ans que Chantal Bibeau travaille au Service de sécurité incendie de Laval. Après y avoir été inspectrice à la Division de la prévention, lieutenante, enquêteuse et cheffe de la prévention, elle est maintenant cheffe de la Division de la prévention.

La Division de la prévention compte 23 inspecteurs et inspecteurs-enquêteurs chargés de l’inspection périodique des bâtiments, de l’éducation et de la sensibilisation du public lavallois et de la recherche sur les causes des incendies. L’objectif premier de la division est d’éviter les récurrences des incendies. « Nous analysons les différents incidents qui causent des incendies à Laval et nous orientons nos activités de sensibilisation afin de les prévenir », explique Mme Bibeau. « De plus, cette analyse nous permet d’identifier les endroits où il y a davantage d’incendies ou de comportements à risque pour planifier nos futures inspections. »

« Le premier responsable c’est toi ! »

À Laval, 40 % des incendies proviennent de résidences privées. Nous portons donc une attention particulière aux immeubles d’habitation afin de sensibiliser et d’éduquer la population sur les comportements à adopter pour réduire les risques d’incendie », stipule Mme Bibeau. La principale cause est la distraction des gens. En effet, à Laval, c’est la surveillance inadéquate des appareils de cuisson qui est la source première des incendies. « Lorsque nous procédons à nos enquêtes, nous déterminons ce qui a mis le feu, mais c’est surtout les circonstances entourant ce feu qui nous intéresse, si la personne a été distraite lorsqu’elle cuisinait, par exemple. »

La Semaine de prévention des incendies a eu lieu du 4 au 10 octobre dernier, avec pour thème : « Le premier responsable c’est toi ! » Partout au Québec, plusieurs activités ont été organisées afin de promouvoir les comportements sécuritaires à adopter au quotidien pour prévenir les incendies. En présentant ce thème, le ministère de la Sécurité publique du Québec invite les citoyens à se responsabiliser face à leur propre sécurité. « Vivre un incendie ou un début d’incendie peut avoir de nombreux impacts psychologiques, autant pour les adultes que pour les enfants, mais également socioéconomiques. Il est donc important d’être sensibilisé face à ses comportements. »

Les comportements responsables à adopter
Le comportement le plus sécuritaire à adopter est d’être attentif. « Lorsqu’on cuisine, restons dans la cuisine ! » s’exclame Mme Bibeau. Un début d’incendie est vite arrivé et peut dégénérer rapidement. Le Service de sécurité incendie de Laval a notamment remarqué qu’avec la COVID-19, il y a eu davantage d’incendies causés par une distraction. Par exemple, les gens commandaient de la nourriture et souhaitaient la réchauffer doucement, mais étaient déconcentrés par leur enfant qui suivait ses cours à distance. « Pour la friture notamment, les gens devraient plutôt utiliser une friteuse. C’est plus sécuritaire et cela s’éteint tout seul lorsque l’huile devient trop chaude », conseille Mme Bibeau. « Aussi, je ne répéterai jamais assez l’importance d’avoir un avertisseur de fumée fonctionnel. Il faut l’entretenir et changer les piles, car cela peut éviter à un incendie de dégénérer. Si vous avez des enfants, vous pouvez même en installer un dans leur chambre, car nous ne sommes jamais trop prudents. La réglementation municipale demande qu’il y en ait au moins un par étage. »

En 2006, la Ville de Laval s’est engagée auprès du ministère de la Sécurité publique à établir et adopter un schéma de couverture de risques incendie. Ce schéma est un outil de gestion des risques d’incendie et de prises de décision pour les élus municipaux, ainsi qu’un outil de planification pour les responsables des opérations de secours. L’objectif premier des pompiers de Laval, c’est la prévention. « Ultimement, nous souhaitons diminuer le nombre d’incendies, nous continuons donc nos activités de sensibilisation et d’éducation.»