Déjà en 1810, des cas s’apparentant au Syndrome Gilles de la Tourette (SGT) furent rapportés par le Dr. Bouteille. En 1825, ce fut au tour du Dr. Itard de se pencher sur ces comportements insolites inexplicables. Cependant, c’est le Dr. Gilles de la Tourette, en 1885, qui a fait le plus d’avancées dans ce domaine en y consacrant plusieurs années d’études et de recherches. C’est pour souligner le fruit de son travail qu’on a donné son nom à ce syndrome.

Comment le reconnaître?
La coprolalie (prononciation de mots inacceptables en société) fait partie des symptômes et résume pour beaucoup d’entre nous l’image du Syndrome de Gilles de la Tourette, mais, dans les faits, elle ne touche que 10 à 15 % des personnes affectées.

En général, ce seront davantage des tics, moteurs ou vocaux, classifiés comme simples ou complexes. Cligner des yeux, grimacer, se racler la gorge, ou encore japper rentrent dans la catégorie des tics simples. Toucher les personnes, prononcer des mots ou expressions ordinaires hors contexte, écholalie (répétition d’un son, mot ou expression que l’on vient juste d’entendre) sont des tics complexes.

Le SGT peut aussi développer des obsessions de pensées répétitives non recherchées ou encore des compulsions ritualisées. Un trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité, d’apprentissage, du comportement, du sommeil, de gestion des émotions peuvent également découler du SGT.

La cause
Il est établi qu’un déséquilibre chimique cérébral relié aux neurotransmetteurs est en cause; on pense que le facteur héréditaire y a une part et, possiblement, des facteurs environnementaux.

Diagnostic et traitement
Le diagnostic est posé à la suite d’observations des symptômes et leur évolution.

L’importance de ces derniers pouvant avoir un impact social négatif en déclenchant moqueries et rejet, il importe de poser un diagnostic et définir un traitement rapidement.

La plupart des personnes atteintes du syndrome fonctionnent normalement. Parfois, elles sont capables dans une certaine mesure de sentir arriver les tics et de les maîtriser un certain temps. Néanmoins, irrépressibles, ils finiront par sortir. Selon les situations, on constatera une augmentation ou une diminution des tics.

Une médication pourra être prescrite aux personnes qui présentent des symptômes dérangeants et qui aura pour fonction de les atténuer.

Des thérapies comportementales sont envisageables afin d’aider à remplacer certains tics par d’autres, plus acceptables. Un suivi auprès d’un psychothérapeute aidera les personnes atteintes et leur famille à mieux gérer le SGT et à aborder les problèmes psychosociaux associés. Une aide orthopédagogique et des solutions pratiques sont offertes aux étudiants, jeunes et moins jeunes, afin de les soutenir dans leur cheminement académique.

Les personnes atteintes peuvent connaître une rémission complète ou une amélioration sensible au début de l’âge adulte.

Vivre avec le SGT implique des embûches parfois importantes. Apprendre qu’une personne dans notre entourage en est atteinte nous demandera acceptation, compréhension, patience et tolérance. C’est le minimum à donner pour une personne qui n’est ni plus ni moins, qu’une personne comme une autre.