En suédois, le mot « lagom » est utilisé comme un adverbe ou un adjectif pour signifier que quelque chose n’est ni trop gros ni trop peu. Il peut faire référence à une situation concrète, notamment en ce qui concerne la grandeur ou la quantité (par exemple, une portion de nourriture peut être lagom — c’est-à-dire une quantité parfaite). Il peut aussi être compris comme un concept plus général référant à un style de vie où domine un sentiment de contentement et de gratitude face à ce que nous possédons déjà. Le lagom, c’est la modération, mais sans le sentiment de restriction.

Vivre un mode de vie lagom implique de tendre vers un équilibre travail/loisir, amusement/ennui, joie/tristesse, etc. Il ne faut pas tendre vers l’équilibre parfait, mais plutôt trouver la paix dans les imperfections et chercher des solutions simples aux problèmes quotidiens. Et puis, il est tout à fait normal que la vie ne soit pas toujours une partie de plaisir. Après tout, comme le dit Linnea Dunne dans son ouvrage Le lagom : le nouvel art de la simplicité à la suédoise : « Si on s'amuse tout le temps, on ne se rend même plus compte qu'on s'amuse. Alors, il faut s'ennuyer un peu parfois. »

Alors que notre société nous guide vers la consommation outrancière, nous pouvons tirer des leçons de ce mode de vie qui se concentre sur la valorisation de ce qui est déjà à nous. En ce sens, les adeptes du lagom prônent une forme de minimalisme qui peut s’appliquer dans différentes sphères de nos vies. Le décor, bien sûr, peut être un point de départ. Vivre dans un environnement où chaque objet a sa fonction et chaque chose est à sa place peut grandement améliorer notre quotidien. Aussi, nous pouvons transposer cette idée à notre garde-robe. Plutôt que de renouveler nos vêtements à chaque saison avec des pièces de piètre qualité, pourquoi ne pas investir dans quelques morceaux de qualité qui nous dureront beaucoup plus longtemps ? Nous pouvons épurer le cycle infernal de nos vies en sélectionnant avec soin les activités auxquelles nous désirons offrir notre temps. Ou au travail nous pouvons, par exemple, nous arrêter cinq minutes chaque heure pour nous dégourdir les jambes, faire un café ou simplement fermer nos yeux et nous arrêter un instant.

Précisons qu’adopter un style de vie lagom n’implique pas de suivre des règles strictes.  Le lagom, en tant qu’art de vivre, vise à cultiver une attitude décontractée par rapport aux problèmes du quotidien. Au final, le lagom, c’est vivre avec moins sans se sentir dégarni — c’est avoir l’impression de l’abondance, et ce dans la quantité limitée.