Depuis novembre, plusieurs se sentent moroses dû au manque de luminosité. On est en février, l’hiver se poursuivra encore quelques mois. Le printemps viendra, mais d’ici là, il existe des solutions pour retrouver sa joie de vivre. 

Le magazine s’est entretenu avec Marie-Pier Lavoie, psychologue et spécialiste en dépression saisonnière. « Environ 20 % des gens en seraient affectés de façon réduite à modérée mais 2 à 3 % de la population vivrait des symptômes graves au point d’en consulter leur médecin. » 

En plus de faire de la consultation psychologique en clinique à Québec, cette psychologue a fondé l’entreprise Du soleil plein la tête en 2007, après ses études doctorales sur la dépression saisonnière. Elle voulait vulgariser sa thèse de doctorat pour le grand public. Depuis ce temps, elle anime des conférences sur le phénomène au Québec. En 2012, elle a publié Du soleil plein la tête - La luminothérapie aux Éditions Québec-Livres. 

Les symptômes sont similaires à ceux de la dépression classique, c’est-à-dire de la tristesse, manquent d’énergie et difficultés de concentration. Cependant, la dépression saisonnière est la seule à commencer en automne pour se résorber au printemps. Le dépressif saisonnier peut aussi prendre du poids puisqu’il a des rages de sucre difficiles à contrôler. Certaines personnes affectées ont des symptômes tellement intenses qu’elles doivent arrêter de travailler ou freiner leurs activités quotidiennes. Notre climat rigoureux et les périodes réduites d’ensoleillement provoquent des changements au niveau des hormones et neurotransmetteurs. 

La luminothérapie
Réalisée de façons soutenue et quotidienne, la luminothérapie est un traitement efficace et prouvé scientifiquement pour lutter contre cette maladie. Il suffit d’exposer le regard du patient devant une lampe spécialement conçue à cet effet, à partir de la fin de l’été jusqu’au début du printemps, pendant environ 30 minutes. 

Tout comme les médecins et ses collègues psychologues, Marie-Pier Lavoie recommande cette thérapie à ses patients. 

« Près de 80 % des gens disent qu’ils ressentent des effets après une à deux semaines de luminothérapie. Ils voient leur énergie revenir. L’humeur s’améliore et ils deviennent moins irritables. Les rages alimentaires et la somnolence diminuent. »

Choisir sa lampe
Il est possible de trouver une lampe sur internet, dans les commerces de détail ou pharmacies. « Il faut privilégier une lumière blanche au détriment d’une lumière bleue (DEL), dangereuse pour la rétine. L’intensité lumineuse se doit d’être de 10000 lux. Une bonne lampe peut coûter autour de 100 à 150 $ », précise Marie-Pier Lavoie. Plusieurs régimes d’assurances privées remboursent le coût de cet appareil. 

Une fois réglée, la dépression saisonnière pourrait revenir les années suivantes. La spécialiste indique que la luminothérapie jumelée avec une psychothérapie, une bonne hygiène de vie (exercice physique à l’extérieur, alimentation saine, exposition au soleil, etc.) et la prise d’un antidépresseur préviennent les rechutes subséquentes.

Pour en savoir plus : http://dusoleilpleinlatete.com/