Sans le savoir, la graine de la politique a été semée très tôt dans la vie du député Christopher Skeete. Né d’une mère francophone et d’un père anglophone, il fut confronté rapidement à cette dualité québécoise qui façonna sa jeunesse. Allant à l’école anglaise, il du rapidement apprendre à débattre sur la question linguistique. Ayant un pied dans chaque réalité, il avoue avoir beaucoup appris durant cette période. Celui qui a été défait comme candidat en 2012 dans Vimont ainsi qu’en 2014 dans Fabre, peut enfin dire : Jamais deux sans trois ! Rencontre avec celui que rien n’arrête.

Membre fondateur de la CAQ, Christopher Skeete a finalement été élu aux dernières élections de 2018. Actuellement député de Sainte-Rose ainsi qu’adjoint parlementaire du premier ministre pour les relations avec les québécois d’expression anglaise, il n’est pas du genre à baisser les bras. Malgré un parcours scolaire difficile et ce, du primaire jusqu’au BAC, il termine en ce moment son MBA. «J’ai pris 4 ans pour finir mon DEC et 10 ans pour compléter mon BAC. C’est au Cegep, grâce à un cours de sciences politiques, que je suis tombé en amour avec ce qui allait devenir mon sujet de prédilection. À partir de ce moment, je n’ai jamais arrêté de me questionner sur les problématiques d’ici et d’ailleurs.»

Rapidement, il se joint à l’ADQ, son premier parti politique, pour finalement atterrir à l’Université et y faire une double majeure en sciences politiques. «Je me considère infiniment chanceux. Plus jeune, on manquait de tout à la maison mais ma mère était la meilleure magicienne pour faire fi de tout ça. Elle travaillait auprès de gens atteints de déficience intellectuelle et dans chacune de leurs sorties, que ce soit au musée ou au cinéma, elle m’amenait avec elle. Malgré un quotidien difficile, elle me faisait voir l’extraordinaire. Jamais, à ce moment précis de ma vie, je n’aurais pu deviner le parcours qui m’attendait. Sans le savoir, je m’ouvrais au monde et à ses différentes cultures.»

Dans tout parcours de vie, il y a peut-être une part de chance mais il y a surtout beaucoup de travail et Christopher fait partie de ces êtres que rien n’arrête. «C’est vrai que je suis pas mal persévérant. Ce n’est pas parce qu’on te dit non qu’il faut tout de suite abandonner. La preuve ? Cela m’aura pris trois fois avant de gagner mes premières élections. Je pense sincèrement qu’il ne faut jamais perdre de vue ses rêves car c’est le meilleur moteur pour arriver à ses fins.»

Faire de la politique peut être complètement grisant mais infiniment prenant. Tous les politiciens vous le diront, sans équipe, rien n’est possible. Et qu’en est-il de la vie de famille ? «Ça prend aussi une équipe à la maison et j’ai cette chance incroyable de partager ma vie avec une femme merveilleuse qui est là depuis les débuts. J’ai rencontré mon épouse à l’âge de 15 ans et elle me connaît par cœur. Heureusement, elle me suit et me supporte dans mes choix. On a grandi ensemble et on continue de le faire, chaque jour. Faire de la politique demande des sacrifices et quand ça concerne la famille, c’est ce que je trouve le plus difficile. J’ai deux enfants âgés de 6 et 11 ans et parfois, je me sens coupable de ne pas être aussi présent que je la souhaiterais.»

Christopher Skeete parle de la politique comme un emploi à temps plus que complet car même quand il n’en fait pas, il y pense 24 heures sur 24, ça fait parti de son ADN. «Alors qu’il m’arrive d’être bousculé par mon horaire et de manquer des moments importants avec mes proches, je me répète les mots que ma femme m’a gentiment dit un jour : Il est beaucoup plus facile de te supporter sachant que tu es enfin à ta place !  À 39 ans, je suis pour la première fois de ma vie sur mon x.»

Les défis ne manquent pas pour le député de Sainte-Rose. Celui qui a encore les pieds dans la dualité linguistique québécoise, a le mandat de faire valoir le point de vue de ces deux réalités. « C’est la première fois de l’histoire du Québec qu’un secrétariat est mis sur pied pour s’occuper d’une minorité linguistique. C’est une nouvelle phase de notre affirmation québécoise et c’est très gratifiant d’y contribuer.» Un état se doit de s’occuper de ses citoyens et c’est le mandat qui pousse Christopher Skeete à toujours vouloir faire bouger les choses. Les lavallois peuvent se compter chanceux de voir un des leurs, contribuer à leur bonheur !