Pour l’animateur Denis Fortin, la radio est bien plus qu’une passion, elle fait partie de son ADN. Depuis 35 ans, son quotidien est fait de hits et de découvertes musicales qu’il partage avec nous, soir après soir. À Rythme fm, c’est dans le Classique 6@6 que les amateurs de musique peuvent l’entendre, pour leur plus grand bonheur. Rencontre avec un vrai artisan de radio, une espèce de plus en plus rare.
C’est avec la musique que Denis Fortin est d’abord tombé amoureux alors qu’il était tout petit. Natifs de Chicoutimi, ses parents chantaient constamment à la maison. Vers l’âge de 5 ans, il commence à jouer du violon et se joint à l’orchestre symphonique de Chicoutimi. Il passe dix ans à jouer de cet instrument qu’il n’affectionne en rien, et ce, simplement pour faire plaisir à ses parents. «C’était de la guitare que je rêvais de jouer, mais c’est un violon qui est arrivé entre mes mains. Je dirais qu’à part la discipline que cet apprentissage m’imposait, je haïssais tout de cet instrument. Il m’aura fallu une décennie avant de prendre mon courage à deux mains et enfin dire à mes parents que je ne voulais plus jouer du violon. Pour être certain de ne jamais le revoir, je l’ai rapidement donné et le dossier fut clos.»Au début de l’adolescence, Denis commence à jouer au DJ. Il fait lui-même ses montages sur des cassettes à l’aide de son système de son qu’il avait durement gagné en combinant deux ou trois emplois. « J’écoutais CJMT et plus spécialement l’animatrice Hélène Girard qui avait une émission de demandes spéciales. Tous les soirs, j’appelais en studio. On se parlait tellement souvent qu’un jour, elle m’a invité pour que je vienne voir comment ça se passait. J’ai vite compris que c’était le métier que j’allais faire.»Au cégep, c’est à Jonquière qu’il décide de suivre le programme ATM (Art et technologie des médias) et d’y faire les apprentissages nécessaires afin de devenir animateur radio. «Hélas, je n’étais pas le plus doué de ma classe. J’ai toujours été quelqu’un de très timide et j’avais beaucoup de difficulté à m’exprimer devant un groupe. Il m’arrivait même de bégayer et d’en perdre mes moyens. À la fin du programme, j’ai eu la chance de faire un stage comme journaliste à CHLN, à Roberval. Ce n’était pas ce que je voulais faire, mais je me disais que c’était mieux que rien. À la fin de mon stage, j’ai supplié le patron de me laisser animer (de façon bénévole) les nuits de fins de semaine afin d'apprendre à animer seul. »Cette détermination aura été plus que profitable. Un an plus tard, il envoie sa maquette un peu partout à travers les stations de radio francophone du Canada, sans avoir de réponse. C’est un ami qui lui suggère alors de le faire parvenir à CKOI, rien de moins. « Faire de la radio à Montréal était pour moi un rêve impossible à atteindre. Quand le téléphone a sonné pour me dire qu’on voulait me rencontrer, je ne comprenais pas ce qui m’arrivait. Je me suis donc rendu à CKOI et quelques jours plus tard, je commençais à animer les weekends. J’étais tellement impressionné.»Vingt ans à animer, pour cette station, une émission qui est devenue un classique, le 6 à 6. «Je me considère tellement privilégié d’avoir pu animer cette émission qui fracassait des records de popularité. À l’époque, il n’y avait pas internet et pour entendre les hits, il fallait écouter la radio.» Reste qu’il y a des habitudes qui ne se perdent pas et encore aujourd’hui, c’est à Rythme FM qu’il continue d’animer cette formule gagnante. «J’adore partager mes fins de journées avec les auditeurs parce que c’est un moment où les gens lâchent leur fou et se détendent avec une programmation musicale complètement festive.»Cette passion, il a su la communiquer à sa fille qui adore tous les genres musicaux. «Elle aime tellement chanter et danser. Dans la voiture ou à la maison, on peut aussi bien écouter de la musique jamaïcaine, italienne ou encore, de la musique classique. Elle est curieuse comme son père.»Avoir la chance de se construire un chemin aussi long dans un métier aussi précaire est exceptionnel. Est-ce que l’animateur a déjà pensé à la suite des choses, à l’après-radio ? «Absolument pas. Je n’ai jamais eu de plan B. Par contre, plus le temps avance, plus j’anticipe ce moment. Pour stopper cette peur, je m’efforce de donner le meilleur de moi-même en profitant de chaque instant passé derrière le micro.» Gageons que Denis Fortin animera avec cette même fougue aussi longtemps qu’on le lui permettra. Vous pouvez l’entendre sur tout le réseau Rythme Fm du lundi au jeudi de 18h à 20h dans le classique 6@6.
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