Comme tout le monde, il arrive qu’Hubert Makwanda, président de Concilium Capital Humain, dépasse ses limites. Il s’en rend compte rapidement par les signes comme un mal de tête ou un problème de digestion.

L’homme décompresse en empruntant ses gants de jardinier. Avec bonheur, il joue dans la terre en plantant des vivaces ou un arbuste. « Parfois, je pense qu’une plante est morte et quelques années plus tard, elle refleurit à ma grande surprise. »

Dans une entreprise, compare-t-il, les décideurs pensent parfois que certaines personnes ne servent plus à rien. L’origine du problème provient dans certains cas du jardinier lui-même. « Quand on ne sait pas comment utiliser une plante, c’est facile de dire qu’elle n’est plus bonne. »

Investir et croire dans le potentiel d’un être humain prend du temps. « L’enjeu c’est de continuer à croire aux personnes et à leur pouvoir transformateur alors qu’on vit dans un monde complexe où tout va vite. »

Sur place en milieu de travail, M. Makwanda entend les confidences des employés. « Plusieurs ont perdu la foi dans l’organisation. Ils n’y voient qu’un lieu où ils vont gagner un salaire. La perte de la foi, dit-il, c’est la perte de l’essence du travail parce qu’on ne fait pas assez confiance à l’intelligence de nos collaborateurs. »

De là l’importance de créer un espace où l’on peut discuter, parler et communiquer. Ces moments de dialogue permettent aux gens de comprendre le sens des décisions et les raisons de leur engagement.

Témoin de la détresse humaine
Depuis les 15 dernières années, le président de Concilium Capital humain rencontre le personnel et les dirigeants d’entreprises issues de différents milieux. Son constat est alarmant. « Je découvre que nos organisations sont de plus en plus malades et on le cache et on en a honte. »

Il est souvent témoin de la détresse humaine dans l’entreprise, vécue en silence. « Cela est tabou, dit-il, de montrer sa vulnérabilité liée à la perte de sens de son travail. Ces gens ont un sentiment d’impuissance comme s’ils étaient un cheval de course vieillissant ou blessé qui ne peut plus contribuer à la victoire du jockey. Nous sommes dans une société de performance qui ne tolère plus la vulnérabilité ».

Le rôle du leader
Un dirigeant d’entreprise aurait intérêt à être authentique sur le plan humain. Car la vulnérabilité a sa place dans le monde du travail. « Si un leader accueille sa propre vulnérabilité et le permet dans son organisation, l’entreprise devient plus humaine et paradoxalement plus performante. » Alors, la réussite collective devient un moteur pour une productivité durable. « Si un joueur dans l’équipe est blessé, la course peut se poursuivre parce qu’il bénéficiera du soutien des autres. »