La Journée internationale des femmes est le 8 mars. Pour cette occasion, nous soulignons les réalisations de quatre femmes exceptionnelles. Voici Denise Bombardier, Wesline Innocent, Isabelle Laflèche et Sara Pietrantonio.

Denise Bombardier — Sans peur ni regret
En octobre dernier, Denise Bombardier lançait son autobiographie intitulée Une vie sans peur et sans regret. Dans cet ouvrage, Madame Bombardier replonge dans son enfance et nous raconte sa vie jusqu’aujourd’hui.

Au cours de sa carrière, Denise Bombardier a revêtu plusieurs chapeaux : chroniqueuse, romancière, essayiste, productrice et animatrice de télévision. Pourtant, son plus grand accomplissement en tant que femme est le fait d’avoir eu un fils et d’être grand-mère. Elle avoue cependant que son parcours a été plus ardu parce qu’elle est une femme.

Madame Bombardier a d’ailleurs plusieurs conseils à donner aux femmes pour réussir dans le monde d’aujourd’hui. « Il ne faut pas croire qu’on est des victimes et ne pas se mettre dans le statut de victimes. Si j’avais joué la victime, je ne serais pas là où je suis rendue. Il faut éviter d’avoir du ressentiment et ne pas expliquer ses difficultés à réaliser des choses. Il faut faire de son mieux pour ne pas avoir de regrets. Les regrets empoisonnent la vie », explique la journaliste.

Denise Bombardier a brisé plusieurs plafonds pour tracer sa voie au cours de sa carrière. « Plus jeune, j’ai eu l’amour des femmes de mon entourage qui n’avaient pas d’enfants. Je n’ai pourtant pas eu beaucoup de femmes qui m’ont aidé au cours de ma carrière. J’ai eu le coup de main de plusieurs hommes. J’ai tout de même fait mon parcours seule. J’ai l’impression d’avoir échappé au déterminisme de mon sexe. J’en ai payé le prix. »

Pour ce qui a trait à la condition des femmes dans la société, Madame Bombardier explique que la situation est différente au Québec : « Ce que les Québécois ne savent pas c’est qu’il y a moins de plafonds de verre à briser au Québec qu’ailleurs. Le féminisme est très avancé ici et les hommes sont très féministes. »

Denise Bombardier se décrit comme étant une parvenue. « Je suis une parvenue. Je suis parvenue là où je suis. Quand on parvient quelque part, ça veut dire qu’on a travaillé, qu’on a de la volonté et qu’on a eu des écueils. Il n’y a pas de succès sans écueils », dit-elle.

Wesline Innocent — Contre toutes adversités
Wesline Innocent n’a que 18 ans lorsqu’elle met les pieds pour la première fois à Montréal. Deux petites valises en mains, en plein automne, elle laisse sa famille et son enfance derrière en Haïti qu’elle quitte pour la première fois dans les années. « J’étais très jeune. C’était la première fois que je vivais sans ma mère. J’étais avec un père que je n’avais pratiquement pas connu. C’est au Québec que j’ai été introduite à la dure réalité de la vie. J’ai compris comment le monde était fait. J’avais deux choix : fuir ou me battre. J’ai choisi de me battre », raconte Wesline.

On lui donne alors un conseil qui changera sa destinée. « Dans le temps, les immigrants allaient directement travailler dans les manufactures. On m’a dit qu’en allant à l’école j’aurai un avenir, alors je me suis dévouée à mes études », explique Wesline.

Plus de 30 ans plus tard, Wesline est mère de 4 enfants. C’est une femme accomplie. « Pour moi la réussite professionnelle, c’est d’aller à petits coups pour atteindre son but », dit Wesline. En Haïti, Wesline voulait devenir médecin. Une fois arrivée à Montréal, elle se réoriente vers les soins infirmiers. Une fois infirmière, elle se fixe comme objectif de devenir gestionnaire. Après son baccalauréat, elle entreprend une maîtrise en intervention sociale puis une autre en administration publique à l’École nationale d’administration publique. Wesline a exercé plusieurs métiers : infirmière, professeur au secteur professionnel et au cégep, infirmière-chef et propriétaire d’entreprise. Concilier le travail, la famille et les études n’a pas été facile. « Le soir, j’étudiais debout pour ne pas m’endormir », raconte-t-elle. Parmi ses plus grands accomplissements, elle compte ses quatre enfants et ses nombreux diplômes. Étant une femme de couleur au Québec, Wesline a dû se battre encore plus fort pour arriver à ses fins. « Il y a réussir sa vie et il y a réussir dans la vie. Réussir pour moi, c’est partir d’un point A avec un objectif d’atteindre un point B et atteindre ce fameux point B. C’est croire en ses rêves, travailler fort pour les réaliser et réussir », conclut Wesline.

Isabelle Laflèche – Au rythme de ses rêves
Vous la connaissez probablement parce qu’au moins un de ses nombreux romans se trouve sur une étagère chez vous. Avant de devenir une romancière, Isabelle Laflèche était une avocate. Alors qu’elle exerçait à New York, elle rencontre une femme qui lui dit qu’elle doit écrire pour remplir la destinée qui lui était tracée. Six mois plus tard, elle démissionne, retourne à Montréal et se plonge dans l’écriture.

Depuis, Isabelle a écrit six romans qui sont à présent traduits en plusieurs langues. Ses deux personnages principaux Catherine Lambert et Clementine Lui inspirent des milliers de lecteurs à travers le monde. Ce n’est pas sans raison, elles sont de magnifiques qualités. « J’aime qu’elles aient de la détermination. Elles sont curieuses. La curiosité est importante parce qu’elle nous mène au bon endroit dans la vie. Catherine et Clementine savent se tenir dans les moments difficiles et garder la tête haute dans les moments de défi ou d’humiliation. Elles sont résilientes », explique l’auteure.

Plus jeune, ses modèles féminins étaient des femmes fortes comme Madonna et Oprah. « J’avais de l’admiration pour les femmes qui perçaient dans des milieux monopolisés par les hommes », explique Isabelle.

L’auteure elle-même a surmonté plusieurs épreuves. Lorsqu’elle était avocate, elle a été témoin des injustices entre les hommes et les femmes. « Dans le milieu de la haute finance où j’exerçais mon métier dans le temps, on traitait les femmes comme du papier de décoration. Les opinions des femmes étaient moins importantes que celles des hommes », raconte Isabelle. Elle est très fière d’avoir suivi son intuition quand il a été question de changer de carrière. « C’est très important d’écouter notre intuition. C’est notre outil le plus précieux », dit l’auteure.

Bonjour Girl, paru en août 2018, est son premier roman destiné aux adolescents et aux jeunes adules. Ce roman traite d’intimidation. L’idée lui est venue après avoir été vu une de ses jeunes lectrices recevoir des commentaires négatifs et méchants sur une publication Facebook. « L’adolescence est une période particulière. C’est à cette période qu’on forge notre confiance en nous. Nous sommes fragiles à l’adolescence. Bonjour Girl est un livre que j’aurais aimé lire lorsque j’étais adolescente », explique Isabelle.

Sara Pietrantonio — Mère à temps plein et fière de l’être
On dit qu’être maman est le plus beau métier au monde, tellement que Sara Pietrantonio a décidé de le faire à temps quand elle a appris qu’elle attendait un enfant. « Mon but dans la vie n’était pas d’être mère au foyer, mais j’ai toujours voulu avoir des enfants. Ma fille a été la plus belle surprise de ma vie. Quand j’étais enceinte d’elle, je lisais beaucoup de documentation qui disait que le mieux pour l’enfant était de rester le plus longtemps possible à la maison avec ses parents. J’ai donc décidé de devenir mère au foyer », explique la jeune maman.

En grandissant, ses plus grands modèles féminins étaient sa mère et sa grand-mère. Elles ont forgé la mère qu’elle est maintenant. « Plus petite, je me souviens de ma mère et ma grand-mère comme étant pleines d’amour. Elles étaient maternelles et attentionnées avec moi. Ma mère était toujours là quand je rentrais de l’école. Elle était là pour me réconforter et m’écouter. Elle faisait vraiment le meilleur pour ses enfants », raconte Sara.

Être mère au foyer n’est pas une tâche facile. Sara est la première à l’avouer. « C’est très épuisant. Ma journée de travail ne termine pas à 17 h. Il faut beaucoup d’organisation, et beaucoup de préparation avant de faire quoi que ce soit. Ça en vaut la peine, cependant. Je peux voir toutes les étapes de la vie de mon enfant sans pauses. Je ne manque rien du tout, je vois son évolution au quotidien. J’ai toujours voulu vivre ça », raconte Sara.

Être mère l’a beaucoup changée. Sara remarque être plus altruiste, plus compréhensive, plus responsable et plus mature. « Devenir mère, ça fait grandir », dit-elle. Alors que Sara prépare tranquillement sa fille, Alaska, à affronter le monde, elle lui inculque des valeurs universelles et intemporelles comme l’amour, la générosité, le respect de la nature, l’entraide et l’ouverture aux gens.

La jeune mère voit la femme du 21e siècle comme étant égale à l’homme tout en continuant à porter une charge très lourde sur le dos. « Je vois la femme de notre époque être très forte, beaucoup plus forte qu’avant », conclut Sara.