Perdre du poids en mangeant du gras. Ne pas sentir la faim. Consommer peu de sucre. Les glucides font engraisser. Les lipides énergisent.

Le populaire régime cétogène est constitué à partir de 70 à 75 % de lipides (légumes gras, viande, beurre, huile de noix de coco), 15 % de protéines (fromage, œuf, yogourt) et de 5 à 10 % de glucides (céréales, féculents, fruits). L’alimentation faible en gras, préconisée habituellement pour la perte de poids est constituée, quant à elle, d’un ratio d’environ 50 à 60 % de glucides, 20 à 30 % de protéines et 10 à 20 % de lipides.

« Plaisant, pas de notion de restriction, les choix alimentaires sont variés et tout ce dont on dit qui n’était pas bon pour moi, l’est maintenant. L’énergie vient du gras. Dans la saveur des aliments, le gras est le principal véhicule du goût », raconte Jean-Yves Dionne, pharmacien, à propos de son expérience personnelle et sur les raisons de l’engouement du régime cétogène.

De février à mai 2018, M. Dionne a décidé de se porter cobaye en faisant le régime. Il a documenté chaque étape sur son blogue (www.jydionne.com). Le pharmacien a remarqué une amélioration de son taux d’énergie, une augmentation de sa masse musculaire et une baisse de son gras viscéral. En août, ses paramètres sanguins indiquaient que son taux d’insuline avait diminué.

Les adhérents du régime défendent qu’une alimentation haute en gras, mais faible en glucides a des effets bénéfiques sur le diabète, l’épilepsie, les maladies cardiaques, certains cancers et l’autisme.

De décembre 2016 à mai 2017, Darren Bond O’Connor, un père de famille montréalais de quarante ans, a réussi, en changeant son alimentation, à perdre du poids, à augmenter son énergie, à baisser sa pression sanguine ainsi que son taux de cholestérol. En septembre 2018, il affirme que son poids se maintient et que sa santé est excellente.

Cependant, le Montréalais n’a pas opté pour un régime cétogène dans sa stricte définition, mais pour une diète haute en gras et faible en glucides. Pour quelle raison ? Il répond : « Étant occupé, je n’ai pas le temps de calculer les pourcentages de gras, protéines et glucides. Le sucre est le réel ennemi, surtout celui qui est raffiné. »

Sans condamner le régime cétogène, Dr Maurice Larocque, directeur médical à la Clinique Motivation Minceur et auteur de treize livres et articles scientifiques sur la perte de poids, se montre prudent. Au début, les adeptes maigrissent, améliorent leur santé, mais les études ne démontrent pas de façon convaincante que les effets vont se maintenir dans les années suivantes. Sur une longue période, peu de lipides pourraient affecter le fonctionnement des organes vitaux. L’expert préconise qu’il soit préférable d’entreprendre un suivi médical avant, pendant et après le régime.

« Beaucoup d’informations sans fondement scientifique sont véhiculées sur internet. Des célébrités médiatiques comme le Dr Oz, promeuvent des pratiques et sont payées pour le faire, ce qui atténue leur neutralité », déplore le Dr Larocque.