Du 24 au 30 juin se déroulait le camp ArticulAction, une initiative de Dre Sarah Campillo, rhumatologue pédiatrique, et de la Société de l’arthrite. Chaque année, des jeunes atteints d’arthrite juvénile comme Kloe et Selina viennent pratiquer leurs activités préférées dans un environnement sécuritaire.

Au Québec, c’est plus de 4500 enfants qui sont touchés par l’arthrite juvénile, une maladie qui provoque entre autres de l’inflammation et de la raideur au niveau des articulations, ainsi que de la fatigue et de la douleur.

Dès l’âge de deux ans, la petite Selina exprime déjà sa douleur au niveau des jambes. Après une série d’examens, le diagnostic d’arthrite juvénile est posé. Jusqu’à l’âge de sept ans, elle se rend souvent à l’hôpital en poussette, car le simple fait de marcher longtemps ou de monter l’escalier crée une vive douleur.

La jeune Kloe, elle aussi atteinte d’arthrite juvénile, explique qu’aller l’école représente aussi un défi quotidien : « La classe de gym, par exemple, c’est très dur. On court beaucoup et il y a beaucoup de sports où je dois m’asseoir sur le côté. Au début, je n’avais pas beaucoup d’amis. Il y a des gens qui avaient peur de la maladie. » Il faut aussi compter les nombreux rendez-vous médicaux qui peuvent apporter des difficultés supplémentaires sur le plan scolaire.

Le camp ArticulAction a été créé en 2003 par Dre Sarah Campillo qui avait connu l’expérience d’un camp adapté. Elle a donc approché la Société de l’arthrite pour mettre sur pied un projet similaire, au Québec. L’objectif du camp ? Permettre aux jeunes entre 8 et 16 ans atteints d’arthrite juvénile de s’amuser, sans inquiétude et sans pression extérieure. Comme l’explique Manon Cloutier, coordonnatrice du camp ArticulAction, les activités se déroulent dans un camp existant, déjà adapté à la clientèle : « Les lieux sont adaptés au cas où on a un enfant en béquilles ou en fauteuil roulant ; il y a peu de marches et les activités sont adaptables. »

Adaptables, oui, mais les activités demeurent tout aussi variées que dans les autres camps : les jeunes peuvent s’adonner à des activités artistiques comme la peinture, des jeux en groupe ou des sports adaptés. Le ski nautique est d’ailleurs l’activité favorite de la jeune Selina, qui garde un beau souvenir de son passage chez ArticulAction.

La grande particularité du camp, c’est aussi la présence constante d’une équipe médicale sur place. Infirmières, rhumatologues, ergothérapeutes et psychologues se relaient toute la semaine pour assurer un encadrement constant aux enfants, ce qui ajoute à la sécurité, mais aussi au bien-être des campeurs.

Pour les jeunes comme Selina et Kloe, c’est aussi l’occasion de briser un certain isolement relié à leur condition. S’amuser avec d’autres enfants qui vivent eux aussi avec l’arthrite juvénile leur permet de voir qu’elles ne sont pas seules : « Quand je reviens du camp, il y a une partie de moi qui est contente parce que je sais que je suis normale et que j’ai une communauté, explique Kloe. Chaque année, je me fais beaucoup d’amis et on garde contact ».