Nombreux sont les retraités qui retournent sur les bancs de l’école pour découvrir de nouvelles choses tout en conservant leur curiosité active. Âgés de 50 ans et plus, les retraités peuvent vivre une expérience des plus enrichissantes, autant socialement qu’intellectuellement.
Par intérêt, par plaisir de l’apprentissage, les motivations sont multiples pour ces nouveaux étudiants, de plus en plus nombreux au Québec depuis les dernières années. « L’apprentissage, c’est évoluer, c’est aussi de ne pas stagner dans une façon d’être. Si tu veux évoluer dans la vie, il faut que tes connaissances évoluent également », mentionne Marie-Hélène Roy, étudiante retraitée au sein de l’Université du troisième âge de Québec (UTAQ).Pour sa part, Roger Bennejean, étudiant au sein de l’UTAQ depuis quelques années, soutient que : « L’UTAQ est un endroit pour se cultiver. Il y a deux façons de se cultiver. On est productifs (peinture, pratique instrumentale) ou on écoute, donc on est un peu plus passif. C’est plus facile d’écouter que d’aller dans un cours où on a des examens afin de vérifier nos connaissances ».La dynamique d’enseignement et d’apprentissage est totalement modifiée. En effet, l’intérêt de la part des étudiants est tout autre. Ils souhaitent apprendre par plaisir et non par obligation d’obtention de diplômes ou de reconnaissance des acquis. Les enseignants qui traitent avec ses nouveaux élèves voient également leur manière d’enseigner différemment.Dans l’œil de l’enseignantIl existe une « différence majeure entre un enseignement traditionnel versus un enseignement au sein de l’Université du 3e âge », précise André Ségal, professeur retraité de la Faculté d’histoire de l’Université Laval et aujourd’hui professeur d’histoire à l’Université du troisième âge de Québec (UTAQ). Il explique notamment cette différence par l’absence d’évaluations et de remise de travaux pour les étudiants qui assistent à ses cours magistraux, comptabilisant près de 190 étudiants par session.Cette dynamique permet de vivre de nouvelles relations de collaboration et d’amitié. Cette nouvelle sorte d’enseignement, qu’il prend le temps d’améliorer depuis 20 ans, lui permet de développer certains sujets plus spontanément avec les étudiants qui font partie de l’UTAQ.« J’enseigne pour m’amuser. C’est très gratifiant. Les gens sont toujours contents. Il n’y a pas de tension. J’enseigne du mieux que je peux et je prépare mes cours comme si toute ma carrière était en jeu. Comme si j’avais à préparer mon CV pour l’avenir. Je le fais avec passion », explique le professeur Ségal, quant à son implication en tant que professeur retraité au sein de l’UTAQ.Dans le cadre même de l’enseignement, les étudiants viennent s’instruire par besoin personnel et bien souvent par plaisir. « [Ces personnes] apportent l’expérience de toute une vie », soulève M. Ségal. Selon lui, cette richesse et cette expérience sont d’autant plus importantes durant l’enseignement de l’histoire.Une solution à l’isolement
Cette nouvelle dimension de l’enseignement apporte son lot de satisfaction, que ce soit auprès des personnes de 50 ans et plus ou bien des professeurs retraités ou encore en fonction. Le professeur Ségal soutient qu’à son âge, 85 ans, « on s’éloigne de certaines personnes. » Il convient donc que l’UTAQ est une solution à cet isolement social auquel font face certains aînés.Le type de programme et d’enseignement pour les retraités ont de nombreuses formations et d’outils afin de faciliter le processus d’intégration des nouveaux étudiants. Les retraités qui reprennent leurs études d’une quelconque manière arrivent à briser un certain isolement qui peut s’installer une fois leur carrière professionnelle terminée.