Annoncer à son enfant le décès d’un proche, que ce soit d’un humain ou même d’un animal, est une étape assez stressante pour un parent. Comment peut-il être possible d’annoncer une nouvelle qui fera de la peine à son enfant, tout en ayant le désir de lui éviter cette peine ?  

L’annonce
Le mieux est d’expliquer les choses le plus simplement possible et de parler ouvertement. Certains parents auront le réflexe de vouloir cacher les choses pour éviter leur douleur ou celle de leur enfant, d’autres tenteront d’écarter leur enfant de la cérémonie faite en l’honneur du défunt. Il sera plutôt conseillé d’être le plus transparent possible avec l’enfant. L’utilisation de métaphores comme « ton grand-père est parti au ciel » ou « ton chat est parti » sont à éviter, car l’enfant comprendra qu’on l’a abandonné, et il pourrait même chercher à vouloir aller rejoindre son grand-père au ciel ou partir à la recherche de son animal. Comme parents, vous devez rester le plus près de la réalité, car l’enfant se sentira davantage en confiance et pourra mieux comprendre ce qu’il vit. Il sentira qu’on ne lui cache pas les choses.  

Les réactions du parent
Si vous vous permettez d’avoir de la peine devant votre enfant, vous l'autoriserez, lui aussi, d’avoir des sentiments et de pouvoir les exprimer librement. Par contre, un parent trop anéanti deviendra une source d’angoisse pour l’enfant : il se dira qu’il doit s’occuper de son parent et pour ne pas lui en rajouter, il évitera de démontrer ses sentiments. L’enfant se sentira bien seul.  

Les réactions de l’enfant

De 0 à 2 ans : un bébé peut ressentir l’absence physique et même percevoir la douleur de l’entourage. Le poupon peut démontrer de l’irritabilité, des pleurs et de l’insécurité.     

De 2 à 5 ans : c’est la période où l’enfant ne comprend pas bien le caractère irréversible de la mort. L’enfant vivra de la tristesse, de l’anxiété, un sentiment d’abandon. L’enfant peut démontrer des changements dans son appétit, son sommeil et même, de la régression dans ses étapes de développement. Par contre, certains enfants n’auront aucune réaction, car ils ne comprendront pas que la perte est irréversible.  

De 5 à 8 ans : étant donné que l’enfant analyse davantage le monde qui l’entoure, il comprend mieux la notion du temps et le concept de la mort. Il comprend mieux son caractère irréversible, bien qu’il ne saisisse pas encore qu'elle s’applique à tous. C’est à cet âge que les enfants vont avoir tendance à personnifier la mort comme un personnage qui peut venir chercher ses proches, mais aussi auquel il peut échapper.  

8 à 12 ans : l’enfant saisit le caractère irréversible de la mort. Ainsi, il sera plus en mesure de comprendre la perte. Certains enfants auront peur de la solitude, de la maladie et pourront même craindre que cela puisse arriver à d’autres personnes de leur entourage. La peur de l’abandon sera présente. Des changements d’humeur, des maux physiques peuvent apparaître. Il arrive aussi qu'il ressente de la culpabilité, en pensant qu’il aurait pu faire quelque chose pour éviter la mort.  

Comment dire adieu ?
Pour faciliter le deuil, le fait de faire un rituel d’adieu favorise l’acceptation. Un dessin, une lettre, une carte déposée auprès de la personne décédée lors de la cérémonie peuvent aider l’enfant à traverser son deuil. La même chose peut se faire lors du décès d’un animal. Faire une boîte avec ses jouets préférés peut aider l’enfant à accepter la situation. Enterrer son hamster dans la cour peut être libérateur. Amener ou non son enfant à la cérémonie ? Il est fortement suggéré de le faire à quelques exceptions près. L’enfant apprendra à se familiariser avec le deuil.   

Enfin, le fait de parler de ses croyances sur la mort avec son enfant, ainsi que des croyances des autres personnes aideront l’enfant à se situer sur ses propres croyances. Plus souvent qu’autrement, l’enfant a besoin d’être rassuré, pas tant de la peur de la mort que sur le fait d’être abandonné. Lorsqu’un deuil persiste dans le temps, il est toujours conseillé de s’adresser à un psychologue pour enfant.