Souvenez-vous. Après une longue journée d'école passée à réfléchir, à se concentrer, à calculer et à mémoriser, vous rentriez chez vous avec une seule envie : jouer et relaxer. Mais non, car comme vous (et votre enfant) le savez très bien, il faut d'abord faire les devoirs ! En tant que parents, vous avez des horaires chargés, vous manquez souvent de temps et vous vous sentez parfois dépassés par les contenus enseignés. Les devoirs peuvent alors tourner au cauchemar et devenir une source de conflits et de stress. C'est d'autant plus vrai lorsque l'enfant est en difficulté. Alors, quelle attitude adopter ?

Tout d'abord, il est nécessaire de revenir sur l'utilité des devoirs, car même si la recherche a pu démontrer qu'ils ont plus d'impact au secondaire qu'au primaire, ils restent essentiels. Comme le remarque M. Serge J. Larivée, professeur titulaire au département de psychopédagogie et d'andragogie de la faculté des sciences de l'éducation à l'Université de Montréal : « Les devoirs permettent de pratiquer et d'approfondir des connaissances, de se préparer pour des leçons futures ou de terminer des travaux commencés en classe. »

De l'aide extérieure
En premier lieu, vous devriez vous renseigner sur les services de garde de votre école. Ce type d’encadrement aide à concilier responsabilités professionnelles et familiales. Surtout, il permet à l'enfant de terminer ses devoirs avant de rentrer à la maison. Toutefois, les éducateurs présents ne sont pas nécessairement formés pour l'aide aux devoirs. M. Serge J. Larivée ajoute que « selon les écoles, les salles de garde peuvent être bondées et très bruyantes. Les conditions ne sont donc pas idéales pour travailler, surtout après une longue journée d'étude ».

Certains parents font appel à un tuteur personnel. Cela permet de couvrir en profondeur certains sujets ou de rattraper des lacunes spécifiques. Mais le tutorat coûte cher, en moyenne entre 30 et 40 $ l'heure, ce qui n'est pas donné à tout le monde.

À Laval, plusieurs centres pédagogiques, privés ou communautaires, offrent des services d'aide aux devoirs. Comme pour les services de garde, le professeur Larivée conseille aux parents de « bien se renseigner sur les qualifications du personnel, car il y a du bon et du moins bon ». Parmi ces centres, Alloprof se distingue. Qualifié de « sérieux et professionnel » par M. Larivée, Alloprof est un organisme de bienfaisance qui offre gratuitement de l'aide aux devoirs et aux leçons à tous les élèves du primaire et du secondaire du Québec. Tout se fait à distance, par téléphone, texto ou internet.

Conseils pour les parents
Les parents demeurent les premiers responsables de l'éducation et des devoirs et leçons de leur enfant. Pour bien agir, il est essentiel qu'ils s'adaptent à l'âge, aux capacités et aux difficultés de l'enfant, mais aussi qu'ils comprennent que leur rôle n'est pas de remplacer le professeur. D'après M. Larivée, « il suffit de s'intéresser à ce que l'enfant fait, et surtout de s'assurer qu'il est dans un cadre idéal pour travailler. C'est-à-dire un environnement calme, avec le minimum de stimulus externes, bruits, personnes, écrans. »

Pour se faire, le psychopédagogue conseille d'instaurer une routine pour les devoirs : « Faire les devoirs toujours au même endroit et au même moment, directement en rentrant de l'école ou après avoir mangé par exemple, permet d'éviter certains conflits et de lourdes négociations quotidiennes ». Afin de créer cette routine, M. Larivée propose un accompagnement plus serré en début d'année scolaire, puis de relâcher progressivement pour laisser plus d'autonomie à l'enfant.

Enfin, le professeur pense qu'il faut « rester zen et ne pas se mettre trop de pression », surtout pour les parents qui sont dans l'incapacité d'aider leur enfant. D'après l'expert, « il faut se rappeler que leur rôle n'est pas de remplacer l'enseignant, et profiter du moment des devoirs pour échanger avec son enfant, mieux le connaître et se faire une idée de son cheminement scolaire. En cas de difficultés, il ne faut pas hésiter à en faire part au professeur, car les échanges parents-professeurs sont essentiels. »