« Nous ne formons pas des chiens pour les personnes qui ne peuvent pas voir, mais les personnes qui ont trop vu ».  C’est ainsi que John Agionicolaitis décrit Asista, la fondation qu’il a mise sur pied il y a quatre ans. L’organisme entraîne et offre des chiens de service pour les personnes touchées par le stress post-traumatique, l'autisme et différents troubles psychologiques. Le concept est aussi gagnant pour les compagnons canins que l'on sort des refuges animaliers, pour leur donner une nouvelle vie et un foyer.

Alors que d’autres organismes choisissent les bouviers bernois et les labradors, les chiens Asista, eux, n’appartiennent pas à une famille spécifique : « On ne travaille pas avec une race en particulier car on va chercher nos chiens dans des refuges. On donne une deuxième chance aux chiens », explique M. Agionicolaitis qui a d’ailleurs rescapé un ancien chien-guide il y a quelques années. C’est d’ailleurs de là qu’est née l’idée de la fondation Asista : pourquoi ne pas créer un programme qui transformerait positivement le destin d’un chien et le quotidien d’un humain ? Alors que John Agionicolaitis n’a que 15 ans, il met sur pied l’organisme Asista, appuyé par sa mère.

Aujourd’hui, la fondation place environ quinze chiens de service par année. Après 6 mois en famille d’accueil pour se socialiser, les chiens reviennent au Centre vétérinaire de Laval pour une période de détachement, ce qui leur permet de s’habituer à de nouvelles personnes. Des entraîneurs leur apprennent ensuite la base : se coucher, s’asseoir et rester au pied. Par la suite, les chiens entament tranquillement leur entraînement plus spécifique.

Et la formation ne s’arrête pas là. Le futur maître doit également s'éduquer, rencontrer son chien au centre et apprendre à interagir avec son accompagnateur canin.

Chez les enfants autistes, le chien de service devient une véritable clé pour la socialisation.  L’enfant prend confiance et se sent moins isolé. À l’école, par exemple, la simple présence d’un chien dans la classe pousse les autres enfants à discuter avec leur camarade de classe atteint d’autisme et briser les barrières.  La belle expérience ne s’arrête pas là : « Nous avons reçu un courriel de la mère d’une petite fille autiste qui est accompagnée par l’un de nos chiens. Selon elle,  c’est le jour et la nuit depuis que le chien est là. La famille peut aller au restaurant, la petite fille est capable de choisir son repas alors qu’avant, elle voulait toujours manger le même burger, au McDonald. Elle choisit aussi ses vêtements pour aller à l’école », raconte M. Agionicolaitis.

L’influence positive des chiens Asista ne s’arrête pas là. La fondation participe présentement à une étude menée par l’Université Laval sur l’efficacité des chiens dans l’amélioration de la vie d’anciens combattants canadiens. Plusieurs d’entre eux souffrent du syndrome de stress post-traumatique : « L’étude est toujours en cours, explique M. Agionicolaitis.  Jusqu’à maintenant, on a de très bons résultats. On peut voir que les anciens soldats dorment deux fois mieux. Certains vont maintenant à l’épicerie,  alors qu’avant ils se limitaient dans leurs déplacements ».

La demande est grandissante, soit une vingtaine d’applications par année, mais la fondation Asista ne peut pas dire oui à tout le monde. Chaque personne qui désire bénéficier du programme doit satisfaire certains critères. Par exemple, il faut avoir l’espace nécessaire pour accueillir l’animal et demeurer disponible un certain nombre d’heures par jour pour celui-ci. Une prescription médicale ou la référence d’un médecin est également nécessaire pour déterminer si un chien Asista est la meilleure option pour la personne en difficulté.

Le bien-être humain et le bien-être animal vont de pair chez Asista et la famille continue de s’agrandir au Québec.