Aîné, cadet, benjamin, pas toujours facile de trouver sa place, de créer son identité, de former sa personnalité. Selon Marion Balla, éducatrice et thérapeute, présidente de Adlerian Counselling and Consulting Group, « si le rang des naissances n’est pas la cause directe des traits de caractère », elle pense cependant que « [il] constitue l’un des facteurs les plus importants dans le développement de la personnalité. »

Souvent, l’aîné sera le plus accompli. Premier-né, il bénéficie de toute l’attention de ses parents qui s’émerveillent de chaque étape de son développement. Il veut leur plaire et sait qu’il peut y parvenir en réussissant. D’enfant unique à aîné, il sera souvent présenté comme modèle à ses frères et sœurs; on lui demandera de surveiller les plus jeunes et de partager avec eux ses acquis.

En revanche, le cadet, parfois enfant du milieu, doit opter pour un cheminement différent. Avec des parents désormais plus expérimentés et qui ne lui porteront pas la même attention, il pourra essayer de se faire remarquer en faisant des bêtises ou en travaillant très fort afin de susciter l’admiration à l’extérieur de la maison. Sa position dans la fratrie lui permet de développer des talents de conciliateur.

Le benjamin est souvent le plus insouciant; c’est un charmeur! Il profite de son statut de « bébé de la famille » pour tirer une plus grande indulgence de son entourage; il aime avoir les coudées franches et utilise les moyens appropriés pour les garder.

Réunir ces natures et bâtir une fratrie unie et complice
Laury Boisvert, de Coach familial La Lanterne, pense que si la rivalité fraternelle est inévitable, elle n’a pas que des impacts négatifs. Selon elle, elle contribue à la formation de l’identité de l’enfant en développant son affirmation de soi, sa reconnaissance et son expression de ses émotions, sa patience, sa tolérance ainsi que son habileté à résoudre des problèmes. Elle avance également que par différentes actions, il est possible d’en atténuer les effets.

Par exemple, profiter de leurs intérêts communs pour mettre en place un projet qui mettra en exergue les forces de chacun et leur complémentarité; organiser la tenue d’activités qui leur permettront de s’amuser ensemble et qui seront une source de souvenirs positifs; aussi, les encourager à s’entraider pour consolider des liens de confiance sans oublier de souligner les situations où vous avez noté leur complicité. Les inviter à résoudre leurs problèmes par eux-mêmes, et n’endosser le rôle de médiateur que s’ils n’y arrivent pas; définissez des règles, des limites et des étapes de résolution lors d’un conflit et prévoyez des conséquences logiques en cas de non-respect de ces dernières.

Dans l’histoire du Petit Prince, d’Antoine de Saint-Exupéry, le renard dit : « Mais, si tu m’apprivoises, nous aurons besoin l’un de l’autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde ». Donnons à nos enfants les moyens de s’apprivoiser.