Une compagnie de ballet pas comme les autres!

Voilà enfin une compagnie de ballet professionnel classique et son école de formation au sein du territoire lavallois! En effet, le Ballet Eddy Toussaint, qui a été pendant une vingtaine d’années la fierté de Montréal et du Canada, s’est établi chez nous à Laval afin de poursuivre ses objectifs, soit former des artistes et leur permettre de faire une carrière dans cette merveilleuse discipline qui est le ballet classique.

La compagnie est un organisme à but non lucratif dirigé par un conseil d’administration de bénévoles lavallois. Le fondateur, M. Eddy Toussaint, grand Montréalais et médaillé d’or de différents concours internationaux de ballet, offre aussi de son temps bénévolement.

Cette école est dirigée par M. Timothy Tompkins, gagnant de la médaille d’or lors du concours international de ballet en Roumanie et nommé membre du Conseil International de la Danse UNESCO. Il est aussi spécialiste dans l’enseignement de la méthode russe Vaganova qui permet à l’école d’être la seule reconnue par la Société du Ballet Russe à Laval. Cette méthode a permis la formation des grandes stars du ballet telles que Rudolf Nureyev, Natalia Makarova et Mikhail Baryshniko, pour ne nommer que celles-ci. La particularité est non seulement de former des danseurs pour la compagnie, mais aussi d’offrir des diplômes de différents niveaux à ses étudiants, soit pour l’enseignement ou pour une carrière internationale, car cette méthode est reconnue partout à travers le monde.

Depuis la mort de Madame Ludmilla Chiriaeff (fondatrice des Grands Ballets Canadiens) et le départ de M. Toussaint, pendant 26 ans, le ballet classique, au Québec, a cédé sa place à une danse contemporaine beaucoup plus facile et abordable, car c’est l’idée qui compte plus que la danse en elle-même. Mais partout ailleurs, le ballet a sa place en tant que base obligatoire et toute vraie compagnie de ballet doit être capable de présenter au moins des extraits du répertoire classique. 

À l’école, les jeunes apprendront qui sont les vrais chorégraphes qui ont laissé leur trace à travers le temps. Nous parlons donc d’un héritage merveilleux de Sir Frederick Ashton, Maurice Béjart, Fernand Nault, John Cranko, Martha Graham, Sir Kenneth MacMillan, Nacho Duato, Jiri Kylian, Mauro Bigonzetti, Igor Moiseyev, Yuri Grigorovich, Sir Ben Stevenson, Salvatore Aiello, Roland Petit et bien sûr Eddy Toussaint, qui ont leurs écoles de ballet partout dans le monde. 

Pour arriver à ce niveau, il faut beaucoup d’argent et surtout beaucoup de gens qui croient en cette danse classique qui nous est restée depuis 300 ans et qui n’a cessé d’évoluer sur le plan artistique et sur le plan financier. 

Aux États-Unis, il n’existe pas de conseils des arts où les gens sont jugés par leurs pairs, mais c’est plutôt leur communauté qui s’en charge. Ils utilisent un simple principe : qualité = réussite. Au Québec, ce sont les pairs qui jugent, car l’état contrôle de façon indirecte notre culture. Mais comme tout le monde sait, c’est un principe qui n’est pas toujours efficace, car l’ignorance et la jalousie de ces juges est parfois évidente. Par contre, dans le passé, le Québec a mis sur pieds des organisations de danse exceptionnelles. On se rappelle Des Feux-Follets, un bijou artistique unique au monde fondé et dirigé par Michel Cartier qui, sur la scène internationale, a représenté le Québec et le Canada de façon extraordinaire. Malheureusement, cette compagnie n’existe plus.

Pour être certain que le Ballet Eddy Toussaint ne subira pas le même sort, M. Toussaint et son équipe ont utilisé leur expérience aux États-Unis et ont mis sur pied une levée de fond annuelle qui permet à leur communauté et à leur public de les encourager directement en venant, le 5 octobre prochain, à une levée de fonds annuelle. Au programme, un ballet très important du répertoire Ah! Chers Couples!, ballet créé sur la musique du compositeur québécois Frédérick Metthé, et la dernière création de M. Toussaint, Le Boléro de Ravel, et des extraits du répertoire de la compagnie. Venez les encourager. La cause est noble et c’est déductible d’impôt.