Mathilde Demers est passionnée par l’écriture et par l’art. Présentement étudiante au Collège Citoyen, Mathilde a eu pu s’entretenir avec l’actrice Laurence Latreille qui interprète Ariane dans la série Fugueuse.

Q : Depuis combien de temps faites-vous du théâtre ?
R : J’ai débuté à l’âge de huit ans, dans ma région, Gatineau, en pratiquant des cours auxquels mes parents m’avaient inscrite. Un peu plus tard, j’ai suivi des cours de comédie musicale.

Q : Pourquoi aimez-vous vous exprimer à travers cet art ?
R : Au départ, j’ai débuté ce passe-temps, qui est ensuite devenu ma passion, parce que j’étais très timide. C’était une façon de sortir de ma coquille et de développer une certaine confiance que je ne possédais guère à ce moment-là. En pratiquant le théâtre, j’ai pu me familiariser avec le monde et ainsi, découvrir certains aspects de ma personnalité qui m’étaient inconnus.

Q : Si vous deviez vous décrire en un mot, quel serait-il ?
R : Éparpillée.

Q : Vous êtes originaire de Gatineau. Qu’est-ce qui vous manque en pensant à ce coin du Québec ?
R : Gatineau est très proche d’Ottawa et le côté anglo-saxon me manque énormément. Cette région est beaucoup plus paisible que la grande ville agitée qu’est Montréal. Je m’ennuie aussi de ma famille, évidemment.

Q : Trouvez-vous que votre caractère ainsi que votre personnalité ont changé depuis votre adolescence ?
R : Je pense que cela s’est développé, puis c’est tranquillement en train de se cristalliser. Le passage vers l’âge adulte fait en sorte que nos traits deviennent plus assumés. La beauté de devenir majeur, c’est d’être confortable avec soi-même. Encore une fois, l’école de théâtre m’a aidée énormément à posséder une confiance et c’est pour cette raison que je la conseillerais à tout le monde.

Q : Pourquoi avoir choisi le programme de psychologie pour vos études à l’Université d’Ottawa ?
R : Plus jeune, je m’intéressais grandement à la parapsychologie, à tout ce qui était relié à la télékinésie et aux événements paranormaux. Finalement, je me suis rendue compte que je ne pouvais pas vraiment étudier dans ce domaine, je me disais alors que la psychologie pouvait être une option. J’avais aussi une bonne oreille… La psychologie était très intéressante, mais cela dit, j’ai réalisé que je ne voulais pas en faire un métier.

Q : Quel serait votre meilleur conseil pour une personne désirant percer dans le milieu des artistes ?
R : Mon meilleur conseil serait de ne pas penser à percer, mais plutôt de suivre ton instinct et de faire ce qui t’allume. Si c’est le théâtre, alors fais-en, si c’est la danse, pratique-la ! Concentre-toi sur ce qui te rend heureux. Pour moi, ce qui me passionne, c’est de monter sur scène, l’adrénaline que le théâtre me procure, les équipes de tournages et les personnes que j’y rencontre. Avoir du travail et devenir plus connu viennent après.

Q : Comment contenez-vous votre stress avant une audition ?
R : Tu dois avoir beaucoup de concentration et énormément te parler. Ce que je m’apprête à dire peut paraître assez banal, mais de seulement respirer et d’être posé peut parfois avoir un effet bénéfique. Tu dois savoir que, au bout du compte, ce n’est pas toi qui as besoin d’eux, mais plutôt l’inverse. Toi, tu n’arrives qu’avec une proposition. Pour finir, être stressé se voit et les réalisateurs n’apprécient point cela.

Q : Qu’avez-vous réalisé durant votre carrière vous rendant le plus fière ?
R : Fugueuse fut un grand accomplissement bien sûr, mais à Gatineau, à mes débuts, j’ai joué dans une comédie musicale, Roméo et Juliette. Je pense que cela a été une de mes plus belles expériences théâtrales. L’équipe et moi avons travaillé acharnement. Camper Juliette a été un rôle très impressionnant ! J’ai beaucoup appris en présentant ce spectacle.

Q : Y a-t-il un type de personnage que vous aimeriez incarner dans le futur ?
R : J’aimerais incarner un personnage qui me sortirait complètement de ma zone de confort, tel un gars ou un fantôme dans un film d’horreur.

Q : Quels sont vos futurs projets ? J’ai entendu parler que vous vouliez orienter votre carrière dans le chant ou bien jouer dans un film, est-ce toujours dans vos plans ?
R : Oui, exactement ! En ce moment, je tourne une série qui sera diffusée à Vrak qui s’appelle Clash. Je suis, par ailleurs, en processus d’écriture pour un long-métrage avec mon copain. Je ne peux pas trop en dire, mais cela jumèlerait les choses de la vie qui nous tracassent. Je fais un peu d’art visuel pour le plaisir et peut-être que je donnerai un spectacle cet été. Il se pourrait que je participe à un concert en Gaspésie.

Q : Comment avez-vous géré tous les messages de la part de jeunes filles qui contenaient des témoignages bouleversants ?
R : C’est allé progressivement. Au départ, je n’en recevais pas tant que cela, c’est par après que c’est devenu plus prenant et je ne pouvais répondre à tous les messages. Il a certainement fallu que je dirige ces adolescentes vers des gens qui pouvaient davantage les aider que moi.

Q : Croyez-vous que vous auriez pu tomber dans le même type de pièges qu’Ariane, adolescente ?
R : Pas du tout. Ariane se trouve dans un contexte familial difficile. Sa famille est brisée, c’est pour cette raison qu’elle cherche à combler un vide grâce aux drogues, aux garçons, etc. Ariane possède de la liberté, mais celle-ci ne découle pas du fait qu’elle est mature, mais plutôt d’un manque de responsabilité de la part de ses parents. Contrairement à mon personnage, j’étais très proche de ces derniers. De plus, puisque j’ai fait du théâtre, je possédais une mentalité totalement différente de la sienne. Je ne me suis jamais définie en tant que personne grâce à ma capacité de séduction ou mon physique.

Q : Qu’avez-vous ressenti lors de votre interprétation de la mort de votre personnage dans l’émission Fugueuse ?
R : C’était difficile, mais plutôt de manière physique que psychologique. Le temps était très froid, nous jouions la dernière scène de la journée… On m’avait mis des pochettes chaudes sur le corps et une veste noire pour me réchauffer. Au final, le réalisateur m’a même dit d’enlever ma veste pour le réalisme de la scène. Je crois que puisque j’étais congelée, cela a paru dans ma performance et y a rajouté une certaine vérité. C’est plutôt lorsque je l’ai regardée que cela a été éprouvant.

Q : Quelles sont vos ressemblances et vos différences avec votre personnage d’Ariane ?
R : On se ressemble à certains niveaux, puisque nous sommes, d’une certaine manière, la même personne. Par contre, Ariane est plus passive et impulsive, tandis que moi, j’ai tendance à énormément réfléchir ainsi qu’à être davantage craintive face à plusieurs situations. Pour mon personnage, il faut des aventures, toujours du concret, celle-ci tasse un peu l’école… Elle n’ira pas dans des réflexions complexes. Bref, il faut que ça bouge ! Je dirais que je suis plus rationnelle qu’elle et positive.