Il est samedi matin et vous faites vos achats en famille. C’est à ce moment que votre bambin pointe un homme en fauteuil roulant et demande haut et fort : « Maman, pourquoi il est bizarre le monsieur ? ».

Tout parent a déjà été confronté à ce genre de situation. Parfois amusantes par leur naïveté, mais le plus souvent embarrassantes, ces questions simples et sans méchanceté ne doivent pas être minimisées. En effet, elles peuvent non seulement être blessantes pour la personne visée, mais également représenter une occasion d’apprendre sur la diversité. Or, il est parfois difficile de trouver une réponse adéquate instantané- ment. Marie-Hélène Legault, psychoéducatrice à la commission scolaire Marguerite-Bourgeoys de Montréal, nous livre quelques conseils afin de réagir au mieux à ce genre de situation.

S’adapter
Il n’y a pas de recette miracle. La meilleure réponse dépend de la question, mais surtout de l’âge et de la capacité de compréhension de l’enfant. Selon madame Legault « les choses s’expliquent à tout âge, mais pas en employant les mêmes mots». Il faut donc s’adapter à l’enfant et à son niveau de compréhension des enjeux.

La psychoéducatrice préconise la simplicité. Prenons l’exemple de l’homme en fauteuil roulant. Une réponse telle que «je pense que ses jambes ne fonctionnent pas bien, elles sont fatiguées et la chaise l’aide à marcher» contentera la curiosité des jeunes enfants. Pour ceux un peu plus âgés (5-6ans), on peut complexifier la réponse en expliquant qu’il n’est pas convenable de faire des commentaires sur le physique des gens.

Se référer à la diversité ou au connu
D’après madame Legault, se référer à la diversité est un moyen simple et efficace. Par exemple, à la question « pourquoi le monsieur il est noir ? », une réponse possible serait «parce qu’il existe outes sortes de couleurs de peau». Et à la question: «Pourquoi elle est grosse la madame?» «Parce qu’il existe des gens gros, grands, petits, minces.» Ce type de réponse banalise les différences et aide l’enfant à assimiler la notion de diversité. Notre spécialiste conseille également de se référer à quelque chose de connu par l’enfant. Prenons l’exemple d’une personne avec appareils auditifs. Vous pouvez expliquer à l’en- fant qu’au même titre que les lunettes, les appareils auditifs pallient une faiblesse ou un handicap au niveau d’un sens.

Se donner le temps de répondre
Ce genre d’interrogations peut prendre par sur- prise. Or, plutôt que de fournir une réponse spontanée pas forcément pertinente, la psychoéducatrice recommande de s’allouer un délai. En contrepartie, comme on ne peut rester pantois, elle conseille de reconnaître la curiosité de l’enfant en disant par exemple «c’est une excellente question, je ne sais pas et je vais réfléchir avant de te répondre». Ils comprendront alors que la différence n’est pas un sujet tabou et qu’ils peuvent poser des questions.